Au Burundi, le climat politique est de plus en plus tendu, surtout au sein du Congrès national pour la liberté (CNL), principal parti d’opposition. Agathon Rwasa, figure emblématique de ce parti, a été officiellement évincé de sa fonction de président par des dissidents du parti lors d’un congrès extraordinaire tenu à Ngozi sous l’égide des autorités locales.
Depuis Nairobi, Agathon Rwasa conteste vigoureusement sa destitution, la qualifiant d'”illégale” et de violation flagrante de la Constitution et des statuts du CNL. Selon lui, cette manœuvre est le résultat d’une interférence directe du pouvoir en place, visant à fragiliser l’opposition à travers des actions répressives contre ses membres.
Ce conflit interne survient dans un contexte déjà compliqué pour le CNL, avec la suspension de ses activités par les autorités un mois plus tôt, dans le but affiché d’éviter toute confrontation entre ses membres. Cette tension politique s’inscrit dans une série d’événements qui montrent la difficulté d’exercer une opposition politique au Burundi, pays où les espaces démocratiques semblent se réduire progressivement.
L’intervention d’Agathon Rwasa et le soutien reçu de la part du réseau panafricain des leaders de l’opposition soulignent l’importance d’une opposition solide dans le cadre d’une démocratie multipartite. Avec des élections législatives prévues l’année prochaine, la situation actuelle au sein du CNL et plus largement au Burundi, pose des questions cruciales sur l’avenir politique du pays et sur la capacité de l’opposition à jouer son rôle dans un environnement de plus en plus contraint.