Le gouvernement camerounais, par la voix de Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale, a récemment déclaré illégales deux associations politiques émergentes. Ces mouvements, nommément l’Alliance pour le changement (APC) et l’Alliance politique pour la transition (APT), ont été accusés de mener des activités illégales sur le territoire national, notamment des rencontres en prison avec des individus condamnés pour terrorisme. Cette annonce a été faite hier, marquant une escalade significative dans le ton du gouvernement envers l’opposition.
Selon le ministre Nji, ces associations se sont rendues coupables de violations sérieuses en rencontrant secrètement Julius Ayuk Tabe, figure emblématique de la sécession, ainsi que d’autres prisonniers politiques. Ces actions sont perçues comme des tentatives de former des alliances politiques avec des personnes jugées pour des crimes contre l’État, une démarche qualifiée d’« inacceptable » par le gouvernement, qui insiste sur le fait que seuls les partis légalement reconnus peuvent mener de telles activités.
Cette décision s’inscrit dans un contexte politique déjà tendu, où la question de la légitimité des mouvements d’opposition et de leur droit à s’organiser est de plus en plus contestée. Le Cameroun, en proie à des conflits internes tels que la crise anglophone, se trouve à un moment critique de son histoire politique. La rencontre à la prison principale de Yaoundé entre des figures de l’opposition et des prisonniers politiques est révélatrice des divisions profondes au sein de la société camerounaise.
L’interdiction de ces mouvements et la répression des activités politiques non reconnues soulèvent des questions sur les perspectives démocratiques du Cameroun. L’approche du gouvernement vis-à-vis des coalitions d’opposition pourrait avoir des répercussions significatives sur le climat politique, en particulier à l’approche des élections présidentielles. Les réactions de l’opposition, oscillant entre la contestation et la résignation, montrent la complexité de la situation et l’urgence d’un dialogue ouvert.