À Madagascar, un phénomène économique surprenant vient bousculer les habitudes des agriculteurs : le prix du cacao sur le marché mondial a grimpé, surpassant désormais celui de la vanille, autrefois reine des exportations de l’île. Ce revirement de situation, stimulé par une hausse significative de la demande globale, a placé les producteurs locaux de cacao dans une position avantageuse, leur permettant de bénéficier d’une augmentation sans précédent de leurs revenus.
Cette dynamique est le résultat direct d’un recul d’environ 10% de la production mondiale de cacao, entraînant une hausse des prix qui atteignent aujourd’hui des sommets historiques, dépassant les 7 000 dollars la tonne. Une telle évolution tarifaire n’avait pas été anticipée et positionne Madagascar, avec sa production modeste de 15 000 tonnes par an, comme un acteur mineur mais résolument gagnant sur l’échiquier mondial du cacao.
Le contexte malgache est particulièrement favorable à cette embellie. L’île se distingue des géants du cacao africain, tels que la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Cameroun, par une politique de prix libérale qui permet aux agriculteurs de bénéficier directement de la hausse des tarifs internationaux. Ce système de rémunération avantageux, à l’opposé des politiques de prix fixes pratiquées en Afrique de l’Ouest, confère aux producteurs malgaches une marge bénéficiaire nettement supérieure.
Face à cette conjoncture favorable, les perspectives d’avenir pour le secteur cacaoyer à Madagascar sont encourageantes. Le défi majeur réside dans la capacité du pays à maintenir cette dynamique positive, tout en anticipant les risques liés à une potentielle baisse de la consommation mondiale de chocolat. L’objectif de parvenir à une production 100% durable de “cacao fin” s’inscrit dans cette logique, visant à garantir un revenu stable et équitable pour les agriculteurs, tout en consolidant la réputation de qualité qui caractérise le cacao malgache sur le marché international.
Madagascar se distingue aujourd’hui comme le seul pays africain dont la totalité de la production cacaoyère est certifiée “cacao fin”. Cette excellence dans la qualité représente non seulement une fierté nationale, mais également un atout stratégique majeur pour l’avenir économique des producteurs malgaches, les plaçant dans une position unique pour profiter pleinement des opportunités du marché mondial du cacao.