L’ancien ministre du Tourisme de la République Démocratique du Congo (RDC), Modero Nsimba, se trouve actuellement au cœur d’un procès en procédure de flagrance. Cette affaire judiciaire fait suite à son arrestation ce samedi dernier, après la diffusion controversée d’un enregistrement audio sur les réseaux sociaux. Présenté devant la Cour de cassation à Kinshasa le jeudi 21 mars, Nsimba est directement lié à des allégations entourant la mort de Chérubin Okende, ex-ministre des Transports et figure de l’opposition.
L’enregistrement incriminé, attribué à Nsimba, détaille une conversation où seraient impliqués deux membres de la famille présidentielle, ainsi qu’un haut responsable des renseignements militaires, dans la mort d’Okende. Il y est question d’un différend foncier ayant conduit à l’intervention des services de renseignement à la demande d’un frère du président Félix Tshisekedi, aboutissant tragiquement à la mort de l’opposant.
Cette affaire survient dans un climat politique déjà tendu en RDC, avec l’enregistrement pointant des figures proches du pouvoir en place dans des circonstances douteuses autour de la mort d’Okende. La diffusion de cet audio a ravivé les tensions et soulevé de nombreuses questions sur les circonstances réelles entourant le décès de l’ancien ministre des Transports.
Accusé de « propagation de faux bruits » et d’« imputations dommageables », Nsimba a reconnu sa voix dans l’enregistrement mais a nié toute responsabilité quant à son contenu et sa diffusion. Sa défense argue de l’incompétence du tribunal, mettant en avant le statut non encore validé de Nsimba en tant que député à l’Assemblée nationale. L’issue de ce procès pourrait avoir des implications significatives tant pour l’accusé que pour le climat politique en RDC.
La défense de Nsimba maintient que les charges contre lui ne sont pas fondées, soulignant une possible instrumentalisation politique de la justice. Cette affaire intervient alors que l’enquête sur la mort d’Okende avait conclu à un suicide, une version fortement contestée par la famille du défunt.
Le procès de Modero Nsimba se poursuit, avec les attentes autour des réquisitions du ministère public et des plaidoiries de la défense. Cette affaire met en lumière les défis auxquels fait face la justice congolaise, entre pressions politiques et quête de vérité dans les dossiers sensibles.