La Russie a récemment marqué un tournant sévère dans sa politique intérieure en classant le « mouvement international LGBT » comme « terroriste et extrémiste ». Cette décision alarmante met en lumière une escalade de la répression envers les minorités sexuelles dans le pays, avec des conséquences juridiques potentiellement désastreuses pour les personnes concernées.
En plaçant le mouvement LGBT dans cette catégorie, le gouvernement russe ouvre la porte à des peines de prison sévères pour ceux qui sont associés ou perçus comme soutenant ce mouvement. Cette classification fait suite à l’interdiction prononcée par la Cour suprême russe en novembre 2023, malgré l’absence d’une organisation spécifique portant ce nom en Russie. La vague d’arrestations récentes, y compris celle des gérants d’un bar pour « extrémisme » LGBT+, illustre la gravité et l’immédiateté des risques encourus.
Cette répression s’inscrit dans un contexte plus large de politique intérieure menée par le président Vladimir Poutine, qui valorise la famille traditionnelle et la religion face à ce qu’il considère comme la décadence de l’Occident. Depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022, le gouvernement russe a intensifié ses efforts pour éliminer toute forme de dissidence ou de non-conformité, y compris parmi les minorités sexuelles.
L’avenir semble sombre pour les droits des minorités sexuelles en Russie. Avec l’élargissement des lois interdisant la « propagande » des relations sexuelles non traditionnelles et l’adoption de nouvelles législations ciblant spécifiquement la communauté LGBT+, l’espace pour l’expression de soi et la liberté d’identité se rétrécit rapidement. Ces mesures, loin d’être isolées, s’inscrivent dans une stratégie globale visant à éradiquer la diversité sexuelle et de genre dans l’espace public russe.
La récente mise en détention provisoire des gérants d’un bar dans l’Oural souligne la sévérité de cette répression. Accusés d’« extrémisme » pour leur orientation sexuelle et leur soutien présumé au mouvement LGBT, ils risquent jusqu’à 10 ans de prison. Cette affaire, la première du genre, s’ajoute à une série de condamnations pour des actes aussi simples que la publication de photos avec des drapeaux arc-en-ciel.
Depuis l’adoption de la loi de 2013 interdisant la « propagande » de relations sexuelles non traditionnelles auprès des mineurs, le cadre légal russe s’est progressivement durci. L’interdiction étendue à toute forme de « propagande » LGBT+ et les lois récentes visant les personnes transgenres marquent un recul significatif pour les droits humains en Russie. Cette évolution législative reflète une volonté politique de marginaliser et de criminaliser la diversité sexuelle et de genre, menaçant les fondements mêmes de la tolérance et de l’inclusion.