Au cours de cette année, le Gabon a prévu de lever la somme de 854 milliards de FCFA sur le marché des titres de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Cette somme sera répartie à part quasi égale en bons du Trésor assimilables (BTA) et en obligations du Trésor assimilables (OTA). Soit des BTA d’une valeur de 424 milliards de FCFA avec une maturité de 13, 26 et 52 semaines qui seront entièrement dédiés à la gestion active de la trésorerie, et des OTA d’une valeur de 430 milliards de FCFA comprenant des maturités plus ou moins longues allant de trois à dix ans avec des taux d’intérêt variants.
Pour lever ces fonds sur la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (Bvmac), le Gabon a entamé, le 25 mars 2024, une opération de charme auprès des investisseurs de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). Ce roadshow (campagne de marketing direct où le pays part à la rencontre des investisseurs) qui a commencé à Libreville va se poursuivre à Douala le 28 mars, avant de s’achever à Brazzaville le 30 mars prochain. « L’objectif de ces rencontres présente un double intérêt : d’une part, diversifier la base des investisseurs et, d’autre part, assurer la réussite des levées de fonds tout au long de l’année en cours », indique le Trésor public gabonais.
Il sera notamment question pendant ce roadshow de présenter aux investisseurs de la sous-région les avantages qu’ils ont à souscrire aux levées de fonds du Gabon. Les atouts mis en avant par les autorités gabonaises sont, entre autres, la fiabilité et la solidité du Gabon sur le marché financier. Car, « en 10 ans, le Gabon n’a jamais été pris en défaut de paiement », a rassuré le ministre des Comptes publics, Charles Mba. Aussi poursuit-il, les autorités de la transition ont opté pour « une gouvernance dans la transparence et la bonne gouvernance qui sont des facteurs importants qui améliorent la confiance des investisseurs ».
Les fonds récoltés par le Gabon sur le marché sous-régional seront consacrés à l’investissement (construction des routes, des équipements, des écoles…), et aux dépenses pour l’appui à la solidarité sociale ainsi que les dépenses pour que les conditions de vie quotidienne de vie des Gabonais soient améliorées, apprend-on.
À noter que les fonds que prévoit de lever le Gabon cette année sur le marché sous-régional sont en hausse de 8 % comparés aux 794 milliards de FCFA projetés en 2023. Ces levées de fonds vont accroître le taux de la dette du Gabon dont le poids est aujourd’hui de 54% selon le membre du gouvernement. Soit en dessous du seuil communautaire en vigueur dans la zone Cemac fixé à 70% du produit intérieur brut (PIB).
Sandrine Gaingne