À Lomé, le front de l’opposition togolaise se solidifie face à la récente annonce de la tenue des élections législatives prévues pour le 29 avril. Cette unification survient dans un climat de tension exacerbée par la nouvelle constitution, vivement contestée par l’ensemble des partis de l’opposition. Malgré l’interdiction des manifestations par les autorités pour le weekend du 12 et 13 avril, l’opposition, rassemblée au sein de l’Alliance nationale pour le changement, exprime sa ferme intention de participer aux législatives, tout en maintenant son appel à manifester.
Une conférence de presse a été organisée pour réfuter les allégations du ministre de l’Administration territoriale concernant les risques pour l’ordre public et les délais d’autorisation non respectés. Les partis de l’opposition, y compris l’ANC de Jean-Pierre Fabre et plusieurs autres formations, ont unanimement rejeté ces justifications, affirmant leur droit et leur devoir de contester la réforme constitutionnelle jugée anticonstitutionnelle.
La tension politique au Togo s’accentue avec cette confrontation ouverte entre l’opposition et le gouvernement concernant la révision de la constitution. Wolou Komi, du Pacte socialiste pour le renouveau, qualifie la situation d’«un véritable coup d’État constitutionnel», soulignant la gravité de l’acte posé par l’Assemblée nationale avec l’approbation du chef de l’État. Cette déclaration marque l’ampleur de la crise et la détermination de l’opposition à résister.
Malgré les appels à la contestation, une majorité des partis d’opposition a annoncé sa participation aux prochaines élections législatives. Cette décision, toutefois, ne va pas sans critiques, notamment de la part de l’ANC, qui déplore un manque de considération de la part du pouvoir, entravant ainsi la capacité de l’opposition à organiser une campagne électorale efficace.
Le contexte est également marqué par la récente libération de six opposants, arrêtés début avril lors d’une campagne de distribution de tracts contre la réforme constitutionnelle. Cette décision, saluée par leurs avocats et l’opposition en général, reflète les tensions actuelles et la mobilisation de la société civile contre la révision de la constitution.
Le Togo se trouve à un carrefour politique crucial, où l’opposition, malgré les restrictions et les enjeux, montre une volonté indéfectible de lutter pour ce qu’elle considère comme les fondements démocratiques du pays. Entre manifestations annoncées et élections législatives contestées, le pays navigue dans des eaux agitées, témoignant de la vivacité de son espace politique et de la résilience de ses acteurs.