Le 23 mai 2024, Mahamat Idriss Déby a prêté serment en tant que président du Tchad, marquant la fin de la période de transition et le début de la Ve République. Malgré les contestations de son principal adversaire, Succès Masra, Déby a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle du 6 mai.
Lors de la cérémonie d’investiture à Ndjamena, la capitale tchadienne, Mahamat Idriss Déby a prononcé un discours ambitieux. Il a promis de consacrer 70% des dépenses publiques aux services sociaux, de construire un hôpital par département et de fournir des soins gratuits pour les mères et les enfants. D’autres engagements incluent le doublement du kilométrage des routes bitumées, la réforme du système éducatif, et la modernisation de l’armée.
La cérémonie s’est déroulée dans un contexte de festivités et de tensions. Les rues de Ndjamena étaient décorées de drapeaux et de nouvelles affiches en l’honneur du président. Cependant, Succès Masra, le Premier ministre démissionnaire, a boycotté l’événement en signe de protestation contre une élection qu’il qualifie de frauduleuse. Des délégations étrangères, y compris des chefs d’État africains, ont assisté à la cérémonie, malgré des critiques internationales sur le processus électoral.
Les promesses de Mahamat Idriss Déby suscitent à la fois espoir et scepticisme. Nombreux sont ceux qui espèrent voir enfin des réformes tangibles après des décennies de stagnation. Le sociologue Ladiba Gondeu exprime l’espoir que Déby ouvrira le jeu politique et acceptera l’opposition. L’Observatoire des associations sur le processus électoral au Tchad (Oapet) souligne les défis socio-économiques auxquels le pays doit faire face.
La population tchadienne attend de voir si les promesses de Déby seront tenues. Anicet, un jeune “débrouillard”, voit en Déby un leader capable de garantir la paix et d’apporter des changements positifs. D’autres, comme Hassan, espèrent que le nouveau président abordera les problèmes d’inflation et d’insécurité. Beaucoup souhaitent que Déby fils rompe avec les pratiques corrompues de l’ancien régime.
Pour mettre en œuvre ses promesses, Mahamat Idriss Déby s’appuie sur une large coalition de plus de 200 partis politiques. Les spéculations vont bon train quant à la nomination du nouveau Premier ministre, avec Allamaye Halina, ancien chef de protocole et ambassadeur en Chine, étant pressenti pour ce poste. Halina est décrit comme un allié fidèle et loyal, reflétant la continuité du régime Déby père et fils.
L’investiture de Mahamat Idriss Déby marque une nouvelle étape dans l’histoire politique du Tchad, avec des promesses de réformes sociales et économiques qui, si elles sont réalisées, pourraient transformer le pays.