Le gouvernement sénégalais a annoncé une réduction des prix des produits de première nécessité, répondant ainsi à une des promesses phares du président Bassirou Diomaye Faye. Dès son investiture, il avait souligné l’importance de lutter contre la cherté de la vie, une initiative également soutenue par son premier ministre, Ousmane Sonko. Parmi les produits concernés, on trouve le riz, l’huile et le pain.
Concrètement, les prix des produits les plus consommés par les Sénégalais vont connaître des baisses significatives. Le kilo de sucre verra son prix diminuer de 50 francs CFA, le riz brisé, la variété la plus prisée, baissera de 40 francs CFA, le bidon de cinq litres d’huile de tournesol coûtera 100 francs CFA de moins, et le prix de la baguette de pain sera réduit de 15 francs CFA. Cependant, Ahmadou Al Aminou Lô, secrétaire général du gouvernement, a précisé que ces réductions sont modestes en raison de la marge de manœuvre limitée du Sénégal, fortement impacté par l’inflation mondiale.
Ces mesures interviennent dans un contexte de hausse continue des prix des produits alimentaires. En trois ans, le prix du riz a augmenté de 40% et celui du sucre de 27%. Cette inflation est en grande partie due à la dépendance du Sénégal aux importations de ces produits, une situation exacerbée par les fluctuations économiques mondiales. Le gouvernement a donc dû trouver des solutions pour soulager la population, en renonçant notamment à certaines taxes douanières.
L’économiste Magaye Guaye a qualifié ces mesures de premier pas dans la bonne direction, soulignant leur portée symbolique. Il estime que ces réductions permettront aux Sénégalais de souffler un peu, tout en appelant à des mesures structurelles plus larges pour des résultats durables. La renonciation aux taxes douanières, d’une valeur de 53 milliards de francs CFA, pourrait faciliter ces baisses de prix, mais des efforts supplémentaires seront nécessaires.
L’analyste Elimane Haby Kane a exprimé des réserves quant à la mise en application effective de ces baisses de prix. Bien que des contrôles soient annoncés et que le patronat ait été consulté, elle souligne que l’État ne peut pas à lui seul imposer ces réductions. Les fluctuations du marché et d’autres facteurs externes échappent à son contrôle, rendant la tâche complexe.
Pour garantir le respect de ces nouvelles mesures, le gouvernement promet des contrôles renforcés et des sanctions pour les commerçants récalcitrants. Un appel a également été lancé aux commerçants pour qu’ils contribuent à alléger le fardeau des ménages, particulièrement touchés par l’inflation. L’efficacité de ces mesures sera surveillée de près, mais elles constituent un pas important vers la maîtrise de la vie chère au Sénégal.