Le Niger a pris une décision radicale en fermant les vannes de son pipeline acheminant le pétrole vers le Bénin depuis le 6 juin. Cette mesure, annoncée par la télévision publique nigérienne, accentue la brouille entre les deux pays, déjà tendue depuis le coup d’État militaire de juillet 2023 ayant renversé le président Mohamed Bazoum.
Selon le ministre nigérien du Pétrole, Mahaman Moustapha Barké, cette fermeture fait suite aux instructions du chef de l’État, le général Abdourahamane Tiani, visant à suspendre totalement l’exportation du brut via le Bénin. Lors de son séjour dans l’Agadem, le ministre a constaté sur place la mise en œuvre effective de cette directive, avec des chaînes, cadenas et scellés posés sur les vannes pour en garantir la fermeture.
Les relations entre le Niger et le Bénin se sont considérablement détériorées depuis le renversement du président Bazoum. Le refus du Niger de rouvrir sa frontière avec le Bénin est l’un des principaux points de friction. Cette décision est également influencée par l’arrestation de cinq ressortissants nigériens de Wapco-Niger au port de Sèmè-Kpodji, un acte que Niamey qualifie de kidnapping.
Cette suspension des exportations pétrolières a des répercussions significatives pour les deux pays et pour l’entreprise chinoise Wapco qui exploite ce pétrole. L’arrêt de l’acheminement de pétrole pourrait engendrer des pertes économiques considérables et intensifier les tensions diplomatiques entre le Niger et le Bénin.
Le gouvernement nigérien a exprimé sa détermination à assumer les conséquences de cette fermeture. En parallèle, les accusations selon lesquelles le Bénin abriterait des bases françaises pour entraîner des terroristes visant à déstabiliser le Niger, bien que niées par la France et le Bénin, ajoutent une dimension supplémentaire à cette crise.
La situation pourrait s’aggraver si aucune solution diplomatique n’est trouvée. La détention des ressortissants nigériens par les autorités béninoises et les accusations de vol de pétrole exacerbent les tensions. Il est crucial que les deux pays engagent des pourparlers pour éviter une escalade et trouver un terrain d’entente pour la réouverture des frontières et la reprise des exportations pétrolières.