Le gouvernement nigérien a retiré le permis d’exploitation d’un important gisement d’uranium à Madaouela, près d’Arlit, à la compagnie canadienne GoviEx. Cette annonce a été faite par la société dans un communiqué, précisant qu’un courrier officiel stipule que GoviEx n’a plus “de droits sur le périmètre du permis d’exploitation”, qui retombe désormais “dans le domaine public”.
Selon GoviEx, cette décision aura un “impact négatif sur le développement économique et social de la région”. La société estime que la perte de ce projet minier entraînera la disparition de 800 opportunités d’emplois et affectera significativement le paiement des redevances et impôts substantiels au gouvernement nigérien.
En mars, la société civile exprimait son impatience face au retard du début de l’exploitation. En avril, GoviEx a reçu une mise en demeure du gouvernement pour commencer les travaux avant le 3 juillet. Malgré la mobilisation d’un milliard de FCFA pour initier les travaux, les autorités ont décidé hier de stopper le contrat de GoviEx, indiquant un manque de progrès tangibles.
En 2022, GoviEx avait publié une étude de faisabilité projetant un début de production en 2025, sous réserve de trouver les financements nécessaires. Les investissements initiaux prévus s’élevaient à 343 millions de dollars. Cependant, cette nouvelle décision met en péril ces prévisions et soulève des questions sur l’avenir du projet minier à Madaouela.
Le retrait du permis de GoviEx, après celui d’Orano, marque une dynamique de reprise en main du secteur minier par les autorités nigériennes. En mai, le ministre des Mines a effectué une tournée des mines aurifères et d’uranium pour évaluer la situation et affirmer la souveraineté du Niger sur ses ressources minières, soulignant la détermination du gouvernement à contrôler davantage ce secteur crucial.
Al Moustapha Alhacan, président de l’ONG Aghirin’man à Arlit, considère le retrait du permis comme logique. Selon lui, GoviEx, tout comme Orano, n’a jamais vraiment montré de signe tangible d’un début d’exploitation, justifiant ainsi la décision des autorités nigériennes de reprendre le contrôle de leurs ressources minières.