L’inspecteur général de la police nigériane a vigoureusement défendu l’action des forces de l’ordre après les manifestations du 1er août 2024 contre la mauvaise gouvernance, au cours desquelles Amnesty International affirme que treize personnes ont perdu la vie. Le 2 août, il a rejeté les témoignages de manifestants et de journalistes accusant les policiers de provoquer des incidents.
Selon l’inspecteur général Kayode Egbetokun, les forces de police n’ont fait qu’assurer l’ordre public face à des manifestants infiltrés par des groupes de casseurs. Il a nié que les policiers aient empêché le droit de manifester, affirmant au contraire qu’ils ont agi avec professionnalisme. Les témoignages faisant état d’un usage excessif de gaz lacrymogènes et de tirs à balles réelles ont été balayés d’un revers de main.
Le mouvement #Endbadgovernance a débuté le 1er août 2024 avec des manifestations à travers plusieurs États du Nigeria. À Kano et Jigawa, les manifestants ont bravé les couvre-feux imposés pour exprimer leur mécontentement. À Abuja, les forces de l’ordre ont dispersé les manifestants avec des gaz lacrymogènes, et ce scénario s’est répété dans plusieurs autres villes. L’armée a également été déployée en soutien à la police, avec des véhicules militaires postés à des endroits stratégiques.
Malgré une journée moins intense en incidents graves le 2 août, la situation reste tendue. Le conseil inter-religieux du Nigeria, incluant le Sultan de Sokoto et le président de l’Association des Chrétiens du Nigeria, a appelé au calme et à la non-violence. Ils ont exhorté le président Tinubu à écouter les revendications des manifestants pour éviter une escalade des tensions.
Kayode Egbetokun a souligné les attaques contre des bâtiments publics dans neuf États et la destruction de commissariats de police. Une explosion dans l’État de Borno, dont la nature reste indéterminée, a causé la mort de quatre manifestants et blessé 34 autres. Malgré ces violences, l’inspecteur général a insisté sur le professionnalisme de ses officiers, rejetant les accusations d’abus.
L’avenir du mouvement #Endbadgovernance dépendra de la réponse du gouvernement aux doléances des manifestants. Les appels au dialogue et à la non-violence sont cruciaux pour éviter une détérioration de la situation. Les autorités doivent équilibrer maintien de l’ordre et respect des droits des citoyens pour sortir de cette crise.