Le 28 août dernier, le Canada a mis fin à une politique qui permettait aux étrangers détenteurs d’un visa visiteur de demander un permis de travail temporaire une fois sur place. Cette mesure, qui était devenue un tremplin vers l’immigration pour de nombreux Africains, notamment des étudiants et travailleurs en quête de meilleures opportunités, ne sera plus possible. Ce changement provoque une vague de déception parmi les candidats à l’expatriation.
À l’origine, cette mesure avait été mise en place en 2020 en réponse aux restrictions de déplacement liées à la pandémie de Covid-19. Elle visait à aider les voyageurs coincés au Canada à cause de la fermeture des frontières, notamment ceux dont le permis de travail avait expiré. Cependant, cette disposition était temporaire, et son retrait remet en question les espoirs de milliers de personnes, principalement africaines, qui voyaient là une opportunité d’immigrer légalement.
Le cas de Salim, un Camerounais de 43 ans, illustre bien l’impact de cette nouvelle politique. Arrivé en avril au Canada avec un visa de touriste, il comptait sur cette fenêtre légale pour trouver un emploi et ensuite demander un permis de travail, puis une résidence permanente. Mais avec la fin de cette mesure, son projet d’immigration est tombé à l’eau. Désormais, Salim se voit contraint de retourner au Cameroun, laissant derrière lui ses rêves d’une vie meilleure pour lui et sa famille.
Pourtant, cette politique, bien que bénéfique pour certains secteurs, n’avait pas vocation à durer. Christian Yopa, spécialiste de l’immigration et fondateur de Vision Canada Immigration, souligne que la possibilité de transformer un visa touristique en permis de travail était une exception au Canada, et que cette pratique n’existe dans aucun autre pays. Il rappelle que d’autres voies pour l’immigration légale sont toujours disponibles, mais elles sont plus complexes et longues.
Face à ces procédures plus rigides, de nombreuses personnes redoutent que le rêve canadien devienne de plus en plus difficile à atteindre. Le Canada continue de chercher à combler sa pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs, mais la fermeture de cette porte particulière réduit les options pour les candidats africains. Des procédures plus longues et incertaines risquent de freiner l’élan des potentiels immigrants.
Dans l’avenir, les perspectives d’immigration vers le Canada ne sont pas totalement fermées, mais les conditions se durcissent. Les candidats devront désormais se tourner vers des processus plus classiques, tels que les programmes de travailleurs qualifiés ou les études, qui exigent plus de temps et d’investissements financiers, sans garantie de succès.