L’armée française a officiellement quitté le camp militaire de Lomo-nord en Côte d’Ivoire le 17 septembre, mettant fin à 48 ans de présence sur ce site. Le camp a été rétrocédé aux Forces armées ivoiriennes, marquant un tournant dans les relations militaires franco-ivoiriennes.
Ce retrait s’inscrit dans un contexte où la présence militaire française en Afrique de l’Ouest est de plus en plus remise en question. Depuis sa création en 1975, le camp de Lomo-nord a été au cœur de controverses, notamment en raison des tensions avec les populations locales qui se plaignaient de l’insécurité causée par les exercices militaires. Ces tensions ont culminé en 2022 lorsqu’une explosion accidentelle a coûté la vie à un habitant et causé des pertes importantes dans le cheptel local.
À l’origine, le camp de Lomo-nord avait pour objectif de servir de site de tir et d’exercices pour les troupes françaises stationnées en Côte d’Ivoire. Cependant, les incidents liés aux activités militaires ont suscité des critiques croissantes de la part des habitants, qui réclamaient une meilleure prise en compte de leur sécurité. Suite à l’incident de 2022, les autorités ont décidé de suspendre les tirs sur le site.
Malgré ce retrait, les autorités locales, en collaboration avec les forces ivoiriennes, envisagent la réouverture du camp. Le préfet du département de Toumodi a souligné lors de la cérémonie de remise que cette décision vise à garantir le bien-être des populations locales ainsi que celui des Forces armées de Côte d’Ivoire. Il s’agit d’un défi pour les autorités, qui devront trouver un équilibre entre les impératifs sécuritaires et les préoccupations des habitants.
Le départ de l’armée française du camp de Lomo-nord s’inscrit dans une tendance plus large de retrait des troupes françaises d’Afrique de l’Ouest. En effet, ces dernières années, les forces françaises ont été contraintes de quitter plusieurs pays de la région, notamment le Burkina Faso, le Mali et le Niger, face à une montée des sentiments anti-français et des revendications de souveraineté accrue de la part des gouvernements locaux.