Le groupe français Orano a annoncé qu’il devait arrêter sa production d’uranium sur le site d’Arlit, au Niger. Cette décision a été prise parce qu’il est devenu impossible d’exporter la production en raison de la fermeture de la frontière avec le Bénin, maintenue par les autorités militaires nigériennes depuis leur prise de pouvoir à la fin de juillet 2023.
D’après un communiqué publié par Orano le 23 octobre, la Somaïr, la coentreprise qui gère la mine d’Arlit, fait face à de graves problèmes financiers. À cause de ces difficultés, la société a décidé d’arrêter temporairement ses activités à partir de la fin octobre. La fermeture de la frontière avec le Bénin empêche non seulement l’approvisionnement du site, mais aussi l’exportation de l’uranium, rendant l’exploitation impossible à continuer de manière rentable.
La mine d’Arlit est exploitée par Somaïr, une coentreprise entre Orano Mining (64 %) et l’État nigérien (36 %). C’est la seule mine encore en activité pour Orano au Niger. Depuis que les militaires ont pris le pouvoir en juillet 2023, la frontière principale avec le Bénin est restée fermée, compliquant la logistique et le commerce pour Somaïr. Cette fermeture s’inscrit dans un contexte de tensions politiques croissantes, ce qui rend encore plus difficile la continuité des opérations pour les entreprises étrangères.
Malgré la fermeture de la principale voie de transport, Orano et la Somaïr ont tenté de maintenir un dialogue avec les autorités nigériennes afin de trouver une solution. Cependant, selon le communiqué du groupe, toutes les propositions faites sont restées sans réponse, plaçant l’entreprise dans une situation difficile. Orano est ainsi forcé de suspendre ses activités dans une région où il est présent depuis de nombreuses années.
L’arrêt des activités de la mine d’Arlit pourrait avoir un impact énorme sur l’économie locale. La mine représente une source importante d’emplois et de revenus pour de nombreuses personnes de la région. Cette situation crée également beaucoup d’incertitudes quant à l’avenir de l’industrie de l’uranium au Niger, surtout avec les tensions actuelles avec la France et les possibles sanctions internationales qui pèsent sur le pays.
Pour l’instant, aucune solution immédiate ne semble envisageable. Orano espère que les autorités nigériennes changeront leur position. Les discussions devraient se poursuivre, mais l’évolution de la situation politique et économique au Niger reste incertaine. Ce conflit met en évidence la dépendance de certains pays européens vis-à-vis de l’uranium nigérien et souligne l’importance de diversifier les sources d’approvisionnement dans un contexte géopolitique de plus en plus tendu.