L’Union togolaise de Banque (UTB), la seule banque publique du Togo, a été recapitalisée au début de l’année 2024. Cela signifie que l’État togolais a injecté des fonds pour améliorer la situation financière de la banque. Pendant des années, le Togo s’était désengagé du secteur bancaire, mais cette fois-ci, il a choisi de garder cette banque sous son contrôle, même si le Fonds monétaire international (FMI) préconisait la privatisation. Cette décision marque un changement significatif dans la stratégie financière du pays.
Après avoir vendu d’autres banques publiques, l’UTB est aujourd’hui la seule banque que l’État possède encore. Sa situation financière était très mauvaise, avec un capital devenu négatif, ce qui aurait pu forcer une intervention de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Grâce à la recapitalisation, l’État a pu ramener le capital à un niveau stable. Cela montre que le gouvernement veut garder le contrôle de cette banque, qui reste un élément crucial pour l’économie nationale, même si sa situation reste fragile.
Ce retournement de situation s’explique par le contexte de ces dernières années. Le Togo avait vendu plusieurs banques (BTD, BPEC, BTCI) et semblait vouloir se retirer complètement du secteur bancaire. Mais face aux défis économiques et financiers, le gouvernement a changé de stratégie et a décidé qu’il était important de conserver une banque publique comme l’UTB pour garantir une certaine stabilité dans le secteur bancaire.
Même si la recapitalisation a permis d’améliorer la situation, de nombreuses questions subsistent quant à l’avenir de l’UTB. Le secteur bancaire togolais n’atteint pas encore les normes de stabilité requises, même s’il y a eu des progrès par rapport aux années précédentes. Les fonds propres de l’UTB et de l’IB Bank sont toujours négatifs, ce qui représente un risque pour l’économie. Pour mieux comprendre la situation et envisager les prochaines étapes, le gouvernement a commandé un audit de l’UTB afin d’évaluer sa santé financière et de prendre des décisions éclairées pour son redressement.
Pour faire face à ces défis, le gouvernement togolais a nommé Simplice Toyi Assih au poste de directeur général de l’UTB. Cet expert financier, fort de plus de 23 ans d’expérience, a pour mission de restaurer la confiance des clients et des partenaires de la banque. En parallèle, le FMI continue de suivre la situation de près et demande au Togo de bien gérer la banque afin de minimiser les risques financiers.
Enfin, même si l’État semble vouloir garder le contrôle de l’UTB, il n’exclut pas la possibilité de devoir injecter encore plus d’argent dans le futur pour stabiliser la banque. Cette situation est importante pour l’économie du pays, mais elle pourrait également alourdir la dette publique. L’avenir de l’UTB dépendra donc de la capacité du gouvernement à trouver un équilibre entre le soutien financier nécessaire et la stabilité économique à long terme.