Dans un rapport intitulé « Sur la piste de l’or africain : Quantifier la production et le commerce afin de lutter contre les flux illicites » publié en mai 2024, l’ONG Swissaid rapporte qu’en 2022, plus de 435 tonnes d’or ont été exportées en contrebande hors du continent africain, ce qui représente plus d’une tonne par jour soit, 40 % de la production du continent. Le même rapport relève que la contrebande d’or en Afrique a plus que doublé entre 2012 et 2022. Et plus de la moitié de cet or qui est issu de l’exploitation artisanale est fraudé vers Dubaï. C’est le cas notamment de l’or du Cameroun et du Niger, deux pays qui ne partagent pas la même frontière mais dont le volume exporté vers cette destination est alarmant.
Une enquête de Ghislaine Deudjui (Cameroun) Amma Moussa (Niger)
Alors que le rapport dénommé “Cameroun, l’Or, secteur miné” publié par le Centre pour l’environnement et le développement (Ced) Cameroun et Publiez ce que Vous Payez (PCQVP) rendu public en 2022, renseigne que les Émirats Arabes Unis (EAU) ont déclaré avoir importé 11,7 tonnes d’or de production artisanale en provenance du Cameroun en 2018, le rapport de l’Initiative pour la transparence dans les Industries extractives (ITIE, 2018) du Cameroun indique qu’au cours de la même année, moins d’une demi tonne d’or a été produit, soit 456 kg, d’une valeur totale de plus de 8,4 milliards Fcfa. Cet or provient des localités de Meiganga, Ngoura/Colomine, Garoua Boulaï, Bétaré-Oya, Beke/Ketté/Toro, Batouri, Ndélélé. Selon ce rapport du CED : « les artisans produisent 100 kg d’or par mois, soit environ 1,2 tonnes par an, dont 90% échappent au circuit formel ».
Les données Comtrade des Nations Unies rapporte que le Niger, qui partage également avec le Cameroun le même acheteur de l’or africain, a déclaré 1,858 tonnes d’or à destination de Dubaï pour l’année 2022, d’une valeur de 37,38 millions de Dollars. Dans le même temps, rapporte la même source, les Émirats Arabes Unis ont déclaré avoir importé du Niger, au titre de la même année, 42,4 tonnes d’une valeur de 2239 millions de Dollars, soit un écart de 40,542 tonnes.
Pour les acteurs du secteur minier, ces écarts témoignent de la proportion alarmante du trafic illicite qui entoure le secteur de l’or dans ces deux pays et les flux financiers illicites qui en résultent. Comment cet or est produit ? Comment est-il commercialisé ? Et par quel circuit arrive-t-il à échapper au contrôle des pays concernés ?
Enquête !
Cameroun: Une exploitation artisanale qui continue malgré la mesure de suspension
Kambélé, village minier situé à environ 5 kilomètres du centre-ville de Batouri, dans la région de l’Est Cameroun est l’un des points névralgiques d’exploitation de l’Or. Ce village marqué par des trous béants, creusés par les hommes, appartient au permis minier numéro 643 dénommé ”Batouri”.
Malgré la décision de suspension des activités d’exploitation artisanale de l’or dans ce vaste chantier par le ministre des Mines, de l’industrie et du développement technologique (Minmindt) le 23 septembre 2024, les riverains continuent de fouiller et creuser le sol à la recherche du précieux métal jaune. Jean Claude, la vingtaine dépassée fait partie des chercheurs d’Or rencontrés sur le site de Kambélé mardi 8 octobre 2024.
Il est environ 10h ce jour. Les rayons du soleil brûlent déjà la peau. Jean Claude arbore un simple t-shirt couleur kaki et un pantalon délavé. Sur le champ de mines, il n’est pas seul. Il est accompagné de deux autres personnes. Ensemble, ils creusent le sol, ramassent la terre boueuse, la rincent et nettoient le tapis qui sert à retenir les petits cailloux. Le travail est organisé entre les trois chercheurs d’or.
Leur objectif de la journée est d’obtenir au moins deux grammes d’or, dont la valeur au moment de nos échanges est évaluée à 40.000 Fcfa ( 66,35 Dollars) le gramme (g). “Nous espérons obtenir aujourd’hui entre 1,5g et 2g”, souhaite Jean Claude. Le jeune homme est très concentré sur le morceau de tapis vert qui retient la boue. Le butin de la journée de ces jeunes est très attendu par Ousmane, un “collecteur” rencontré sur le site. Son rôle est d’acheter les poudres d’or qui sont ramenées dans le chantier par les orpailleurs.
L’emplacement d’Ousmane est situé à environ 300 mètres des chercheurs d’or. Il est installé au centre du vaste chantier minier. A cet endroit, ils sont nombreux. La plupart des boutiques construites en matériaux provisoires et ateliers de couture installés dans la zone sont gérés également par ces derniers.
A Kambélé, “ils sont plus d’une centaine”, nous renseigne Bernard Bangda, consultant en mines.
D’après Ousmane, les pépites d’or réunies à la fin de la journée sont ramenées dans les bureaux d’achats. En réalité, “nous travaillons tous avec les bureaux d’achats, ce sont eux nos véritables patrons et ce sont eux qui assurent la vente de cet or à l’étranger. Car l’or camerounais est vendu en majorité à Dubaï”, nous explique-t-il.
Trafic illicite et fuites de capitaux, le circuit de la contrebande
Comment cela se passe? “Une fois que l’or a quitté le chantier, il est acheminé dans les fonderies. Il est à nouveau pesé et fondu en lingot selon la quantité. Il n’y a pas de poids fixe car l’or se vend selon son poids. C’est sur la forme de lingot ou de gros cailloux qu’il est vendu”, nous explique-t-il sans entrer dans les détails de la vente à l’étranger car selon lui, il ne s’occupe pas de cette partie.
À Batouri, nous avons essayé de nous rapprocher de ses bureaux d’achats sans succès. Ils ont refusé de répondre à nos questions. Philippe Ibrahim, un collecteur que nous avons rencontré dans ce bourg à lui aussi essayé de nous mettre en contact avec son patron, en vain. Malgré les multiples négociations, il a refusé de nous recevoir.
Philippe Ibrahim, âgé de 27 ans, travaille dans ce domaine depuis près de 10 ans. Sa collecte journalière s’élève à environ 30g par jour, calculette en main, soit près de 1,2 million de Fcfa, soit 1935,48 Dollars. Mais, “c’est en grande quantité que cet or est vendu à l’étranger. Nous avons aussi des clients locaux, qui achètent cet or pour faire des bijoux, nous travaillons aussi avec des responsables de bijouteries situés dans les villes de Douala et Yaoundé”, nous explique-t-il.
Il n’est pas impliqué dans le processus de vente de l’or à l’étranger, c’est son patron qui s’en charge, mais il réitère: “l’or collecté au Cameroun est vendu en grande majorité à Dubaï”. Et, les quantités collectées par ces bureaux d’achats ne sont pas connues du Minmidt. Pour tenter de comprendre le circuit, nous avons également rencontré des collecteurs et acheteurs indépendants, ainsi que la police douanière.
À Kambélé, un homme la trentaine dépassée, pantalon jean bleue, veste rouge, tennis noire bien polie, se joint à la masse de chercheurs d’or clandestins regroupés dans une fosse géante à plusieurs mètres de la position de Jean Claude et de ses compagnons de fortune. L’homme collecte le butin sur place et se rend lui-même dans les bureaux d’achats pour faire fondre son dû. Il est également en contact avec plusieurs chercheurs d’or ici. “Je suis dans la vente de l’or depuis quelques années. C’est un domaine qui rapporte pas mal. Je vends cela à l’extérieur, principalement à Dubaï”, indique-t-il sans donner plus de détails. L’or vendu à l’extérieur n’est pas toujours déclaré aux autorités nationales.
D’après notre source à l’aéroport international de Douala, qui a préféré garder l’anonymat: “les exploitants se présentent souvent avec des quantités d’or qui ne figurent pas dans le document d’exportation fourni par le bureau d’expertise au Minmidt. Très souvent, les quantités exportées sont supérieures aux quantités déclarées”.
Un autre commerçant indépendant que nous avons rencontré à Batouri, en dit un peu plus sur ce circuit de contrebande. « Pour faire sortir de l’or, ce n’est pas facile, surtout quand les quantités sont importantes et qu’on ne veut pas se faire taxer. Alors, il faut être de connivence avec les agents de Douane dans les aéroports. Tu peux ainsi circuler facilement. En plus, notre butin n’est pas exposé. Nous le dissimulons dans les bagages. Au préalable, il est emballé soigneusement dans des papiers non seulement pour traverser les frontières terrestres, mais aussi celles aériennes”, nous fait-il savoir sans vouloir être mentionné.
Malgré les techniques de dissimulation, il arrive que la douane sévisse. En 2019, la Douane camerounaise a procédé à la saisie de 60 kg d’or non déclaré à l’aéroport de Douala dans les bagages d’un voyageur camerounais à destination de Dubaï. En 2016, une brigade minière dans la localité de Ndokayo à l’Est Cameroun a saisi de bouteilles de gaz remplies d’or. “Les commerçants utilisent plusieurs astuces pour faire passer leur or. Ils le dissimulent dans des sacs en cartoons, dans des sacs en bâches, ils ne manquent pas d’imagination”, fait savoir une source policière à Abong Mbang, ville située à 183,9 Km de Batouri, toujours dans la région de l’Est Cameroun. La dissimulation se fait aussi “ dans les effets des compagnies aériennes”, nous confie une autre source à l’aéroport de Douala. Selon le rapport de Swissaid, en 2020, les autorités camerounaises ont arrêté deux Canadiens et un Camerounais qui s’apprêtaient à exporter illégalement 250 kg d’or vers les EAU par jet privé.
En plus d’être un pays de production, le Cameroun est également un pays de transit. D’après Justin Chekoua, expert en gouvernance minière, “ Une partie de l’or de la République centrafricaine transite également par le Cameroun”. Le rapport « Understanding Money Laundering Risks in the Conflict Gold Trade From East and Central Africa to Dubai and Onward », publié en novembre 2020 par l’ONG The Sentry le relevait déjà.
Au Niger : plusieurs circuits de contrebande sont utilisés
Les pays comme le Niger sont aussi à la fois des pays de production et de transit. Les témoignages des orpailleurs, recoupés aux données douanières et ceux révélés par Swissaid nous permettent d’identifier trois circuits. Le premier consiste à acheminer l’or vers la capitale pour le revendre à des sociétés étrangères basées à Niamey. Ces dernières l’exportent hors du pays, à destination de Dubaï. Les orpailleurs ayant travaillé sur le site de Djado, une commune rurale du Niger, dans la région d’Agadez indiquent que les orpailleurs de nationalité nigérienne, préfèrent exporter leur or vers Niamey via Agadez. “ Des fois, les gens collectent l’or pour l’acheminer à Dirkou (une commune de la région d’Agadez, ndlr) à travers un convoi. Il y a un hélicoptère qui achemine vers Agadez. Et d’Agadez vers Niamey ’’.
La grande partie de l’or du Djado prend la destination des pays tels que le Tchad et le Soudan. “ Pour les Soudanais et les Tchadiens, ils préfèrent ramener et vendre chez eux. Ils passent par la Libye ou par le Niger à travers Bilma (un département de la région d’Agadez, ndlr) ’’, rapporte Najib Harouna, originaire de la région de Zinder au Sud du Niger. Celui-ci a séjourné sur les sites de Djado et Chirfa au Nord-est du Niger.
Le troisième circuit est celui qui concerne l’or produit dans la région de Tillabéry, au Sud-Ouest du pays, en proie aux activités des groupes armés djihadistes. Selon l’acteur de la société civile Mounkaila Harouna, « ceux qui détiennent les comptoirs sont de nationalité étrangère et ils sont installés à Niamey ». Cet or est revendu à des négociants basés sur place qui l’achemine soit à Niamey, ou lorsque cela est possible, vers le Burkina Faso ou le Mali.
Parmi les sociétés qui exportent l’or produit au Niger, figure la compagnie des mines du Niger Comini, une société basée à Dubaï avec une représentation au Niger. Le cadastre minier du Niger, indique que cette société détient des permis miniers d’exploitation semi artisanale (Exposition minière à petite échelle, EMAPE). Le rapport Swissaid précise que l’or provenant du Niger est exporté soit par la voie terrestre en passant par le Sahara Nigérien et la Libye à destination de l’Europe via la méditerranée, en passant par les pays disposant d’un accès à la mer (c’est le cas notamment du Bénin, du Togo, de la Côte d’ivoire et du Nigeria). Une autre partie de cet or passe aussi par l’Afrique centrale à destination des pays ayant une flotte aérienne importante pour le transporter par voie aérienne.
Le vol et l’extorsion d’or alimentent le trafic au Niger
Le Niger possède d’importantes réserves d’or naturel sur lesquelles il ne possède qu’un faible contrôle. La seule mine d’or exploitée de façon réglementaire dans le pays est aujourd’hui à l’arrêt tandis que l’orpaillage clandestin continue sous le regard du pouvoir public, qui malgré sa profession de bonne foi, n’arrive pas à faire face à ce trafic. Cela favorise les acteurs du crime organisé qui se servent davantage de cette manne pour asseoir leur emprise.
Une partie de l’or objet de la contrebande provient du vol et des extorsions. Selon l’orpailleur Najib Harouna, malgré la présence des forces de défense et de sécurité, les bandits qui maîtrisent la zone les contournent pour intercepter et dépouiller les orpailleurs. Il rapporte « lorsque nous avions quitté Agadez, nous avons été attaqués par des bandits vénus à bord de véhicules neufs lourdement armés, à seulement moins de 85 km d’Agadez ». En février 2022, suite à l’attaque d’un convoi d’orpailleurs pourtant sécurisé par des Forces de Défense et de Sécurité nigériennes, 125 kg d’or collectés ont disparu.
En octobre 2022, un véhicule avec à son bord 12 kg d’or a été braqué en plein centre-ville d’Agadez alors qu’il se dirigeait vers l’aéroport pour des formalités de voyage à destination de Niamey. En janvier 2024, une quantité de 1400 kg d’or a été saisie à l’aéroport d’Addis Abeba en provenance du Niger. Les autorités avaient alors procédé au remplacement du personnel en poste à l’aéroport et promis une enquête sur l’affaire. À l’heure où nous écrivons ces lignes, on attend toujours les résultats de l’enquête.
Si cet or a été saisi, tel n’est pas le cas pour d’autres exportateurs. Les Nations Unies révèlent que seulement 4,38% de l’or exporté à partir du pays, a été déclaré par les autorités en 2022. Cela représente un écart important évalué à près de 41 tonnes, soit plus de 1100 milliards de Fcfa, ce qui représente plus de 1/3 du budget du Niger en 2022.
Ce qui justifie la contrebande
Tout comme le Cameroun, le Niger connaît des écarts flagrants entre les données de la production locale et les volumes exportés. Plusieurs raisons sont avancées pour justifier cette fraude à grande échelle.
Désiré Nikiema, Économiste des ressources naturelles et de l’environnement, Spécialiste en Gouvernance des ressources extractives (Mines et Pétrole) explique : « Trois situations essentielles sont à la base de la contrebande de l’or à savoir l’informalité et le manque de système efficient de contrôle et la réglementation contraignante et non adaptée et la recherche de profit exacerbée/manque de civisme ».
Ces propos sont corroborés par le rapport de Swissaid qui cite le fait que dans plusieurs pays africains, le prix d’achat de l’or sur le marché parallèle est plus élevé que le cours du métal précieux sur le marché international. De plus, l’or est utilisé comme monnaie d’échange dans l’achat de marchandises à Dubaï. Celles-ci sont ensuite importées et revendues en Afrique avec une importante marge bénéficiaire.
“Les fluctuations des prix de l’or sur le marché international influencent directement les activités de contrebande. Lorsque les prix sont élevés, les incitations à contourner les voies légales augmentent, car les contrebandiers peuvent offrir des prix plus compétitifs que ceux proposés par les structures officielles” explique à son tour Jean Mballa Mballa, Directeur exécutif du Centre régional Africain pour le développement endogène et communautaire (Cradec), par ailleurs membre de l’Itie-Cameroun.
La corruption et les lacunes dans le contrôle des circuits de commercialisation de l’or expliqueraient cette contrebande. Les collecteurs, les comptoirs ou bureaux d’achat ne sont souvent pas tenus de justifier l’origine de leur or. Au niveau du Cameroun, par exemple, la société nationale de mines (Sonamines), dont le rôle est d’assurer le développement du secteur minier, procèdent également à la collecte des taxes sur l’or auprès des exploitants de la mine semi-mécanisée, pourtant plus de 90% de la production de l’or est contrôlé par la mine artisanale. “La Sonamines est censée être décentralisée, mais sa jeunesse l’ empêche encore de matérialiser sa décentralisation. Bien qu’elle soit présente dans certaines zones d’exploitation aurifère, son réseau n’est pas uniformément développé à travers tout le pays. Cela crée des disparités dans l’accès aux services et aux opportunités de vente légale de l’or, ce qui peut exacerber les problèmes de contrebande”, complète Jean Mballa Mballa.
L’autre argument avancé dans le rapport Swissaid c’est que la difficulté à contrôler les flux d’or illicites résulte également du fait que la majorité des transactions se font non pas via le système bancaire classique, mais sous forme de « blanchiments de capitaux basés sur le commerce » ou via des systèmes de transfert de fonds parallèles. Un argument approuvé par Michael Ngouné, analyste financier. Pour ce dernier: “ Bien qu’il ne soit pas recommandé, le marché noir a effectivement moins de contraintes que le circuit formel, c’est la raison pour laquelle les trafiquants priviligient les circuits informels ”.
Pour lutter contre la contrebande de l’or, les gouvernements camerounais et nigériens ont pris quelques mesures. Au Niger, la nouvelle loi minière, la Loi n° 2022-033 du 5 juillet 2022 vise d’une part, à corriger les insuffisances constatées dans l’application de l’ancien code, intégrer les dispositions communautaires, et d’autres part à prendre compte les attentes de l’Etat ainsi que de la population et de créer les conditions nécessaires à une capture maximale des opportunités autres que fiscales, afin de faire du secteur minier un levier de développement durable.
Du côté du Cameroun, un nouveau code minier a été mis en place pour renforcer le rôle de la Sonamines et positionner les communes sur la mine artisanale. Seulement un an après la validation de ce code minier, le décret d’application n’a toujours pas été prononcé. “Si le décret d’application du code minier n’est pas disponible, on ne peut pas dire que c’est efficace. On ne peut pas tirer sur les agents des mines alors qu’ils n’ont pas tous les instruments pour faire appliquer la loi”, soutient Justin Chekoua, expert en gouvernance minière.
NB : Ce travail a été réalisé grâce à l’appui de Transparency international.
Une enquête de Ghislaine Deudjui (Cameroun) Amma Moussa (Niger)