Le Tchad a commencé, ce samedi 7 décembre, la campagne pour les élections prévues le 29 décembre 2024. Ces élections comprennent des scrutins législatifs, communaux et provinciaux. Elles marquent une étape clé dans la transition démarrée en 2021 après la mort de l’ancien président Idriss Déby. Les citoyens voteront pour élire leurs représentants à différents niveaux de responsabilité.
Le Mouvement patriotique du salut (MPS), principal parti politique, a présenté près de 3 000 candidats au stade Paris-Congo. Des milliers de sympathisants, portant les couleurs jaune et bleu du parti, ont assisté à l’événement. Sénoussi Hassana Abdoulaye, candidat à Ndjamena, a déclaré : « Servir notre pays et notre parti est un grand honneur ». Cependant, ce début de campagne n’était pas encore très visible dans les rues de la capitale.
Pour la première fois, le Tchad organise des élections à trois niveaux en même temps, mais la situation politique reste compliquée. Quinze partis d’opposition ont annoncé qu’ils boycotteraient les élections, jugeant le processus non équitable. Issa Doubragne, porte-parole du MPS, a réagi : « Nous respectons leur choix, même si nous ne le partageons pas ». En parallèle, 23 responsables de campagne seront bientôt envoyés à travers le pays pour intensifier les activités électorales.
L’organisation simultanée des trois scrutins pose des questions sur les capacités logistiques du pays. Un processus électoral bien conduit pourrait renforcer la stabilité politique et favoriser une démocratie durable. Cependant, des défis importants restent à relever, notamment l’implication de la société civile et le rôle des observateurs indépendants.
Le début de la campagne a été marqué par un mouvement de protestation des médias en ligne. Une quarantaine de sites ont suspendu leur diffusion pour protester contre une décision de la Haute autorité des médias audiovisuels (Hama), qui exige une autorisation préalable pour les contenus audiovisuels. Selon l’Association des médias en ligne du Tchad, cette mesure va à l’encontre de la liberté d’informer.
Cette campagne électorale met en évidence les défis du Tchad : construire une vraie démocratie tout en surmontant les divisions politiques et sociales. Si les élections se déroulent correctement, elles pourraient être un pas historique pour le pays. Mais les obstacles restent nombreux, et leur gestion sera décisive pour l’avenir du Tchad.