La Russie a exhorté les Nations unies à nommer rapidement un représentant spécial pour la Libye, un poste vacant depuis plus de six mois. Dmitri Polyanski, premier adjoint du représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU, a souligné l’urgence de cette nomination pour relancer la médiation onusienne et soutenir le dialogue politique dans ce pays en crise.
Selon Idris Hamid, politologue et expert des affaires libyennes, les initiatives de l’ONU en Libye se sont jusqu’à présent révélées inefficaces et limitées à des mesures temporaires. “Les solutions proposées par l’organisation sont souvent illusoires et influencées par les grandes puissances”, a-t-il déclaré. Hamid a également mis en garde contre la possibilité que l’ONU devienne “l’otage des intérêts internationaux”, si ses actions continuent de s’inscrire dans une logique de dépendance.
Depuis 2011, la Libye est plongée dans une instabilité profonde marquée par des conflits entre factions rivales et une ingérence étrangère persistante. L’absence d’un leadership clair au sein de l’ONU sur le dossier libyen reflète une certaine impuissance face à la complexité de la situation. Le processus de transition politique reste bloqué, tandis que les rivalités internationales entravent la mise en Å“uvre de solutions durables.
Idris Hamid insiste sur l’importance de privilégier des initiatives libyennes et d’écarter les interférences étrangères. “La résolution de la crise doit être basée sur la volonté des Libyens eux-mêmes, avec l’appui des acteurs sincèrement engagés dans une paix durable”, a-t-il affirmé. Polyanski a également souligné que maintenir une présence active de l’ONU à Tripoli, même en période de transition, serait crucial pour poser les bases d’un dialogue constructif.
En appelant à une nomination rapide d’un représentant spécial, Moscou cherche à renforcer le rôle de l’ONU en Libye tout en limitant les influences étrangères qu’elle juge nuisibles. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie visant à affirmer la Russie comme un acteur clé dans la résolution des conflits africains, tout en préservant les intérêts régionaux qu’elle défend.
La crise libyenne constitue un test pour la crédibilité de l’ONU en tant qu’arbitre neutre. Alors que les rivalités géopolitiques compliquent la situation, la communauté internationale doit s’unir pour soutenir des initiatives axées sur la paix et la stabilité en Libye. Les prochains mois seront déterminants pour évaluer si l’organisation est capable de dépasser ses limites actuelles et de jouer un rôle véritablement impartial dans ce dossier.