Le pôle crimes contre l’humanité de la justice française a officiellement ouvert une enquête sur les accusations de tortures visant Sylvia et Noureddin Bongo. Détenus au Gabon depuis le coup d’État d’août 2023, ils dénoncent des traitements inhumains. Les avocats des deux proches de l’ancien président Ali Bongo ont déposé plainte en France, qualifiant les conditions de détention de leurs clients de “constituant en elles-mêmes des actes de torture”.
Lors d’une conférence de presse, les avocats ont apporté des preuves accablantes. Selon Maître François Zimeray, des marques de chocs électriques ont été constatées sur le corps de Noureddin Bongo. Sylvia Bongo aurait, quant à elle, subi des tortures psychologiques, notamment le traumatisme d’assister aux sévices infligés à son fils. Ces affirmations ont été corroborées par sa consœur Maître Catalina de la Sota, renforçant ainsi la crédibilité des accusations portées contre les autorités gabonaises.
Ces révélations interviennent dans un climat politique tendu, plus d’un an après le renversement du régime d’Ali Bongo. Depuis leur incarcération, Sylvia et Noureddin Bongo ont clamé leur innocence face aux accusations de détournement de fonds. Le procureur gabonais, Bruno Obiang Mve, a récemment nié les allégations de torture, une position rejetée par les avocats français, qui parlent de “déclarations mensongères”.
La désignation d’un magistrat en France marque un tournant dans cette affaire. Les avocats des Bongo entendent demander des convocations et des mandats d’arrêt pour les personnes qu’ils soupçonnent d’avoir commis ou ordonné ces tortures. Ils espèrent que cette enquête conduira à la condamnation des responsables, mettant en avant l’urgence de rendre justice à leurs clients.
Face à ces allégations, les avocats exhortent la France et la communauté internationale à prendre une position plus ferme. Selon eux, la passivité des États face à des violations aussi graves des droits de l’Homme compromet l’intégrité des principes universels qu’ils sont censés défendre.
Les témoignages des avocats décrivent des scènes insoutenables. “Nous avons vu des gens profondément traumatisés par le désespoir”, a déclaré Maître Zimeray. Ces révélations soulèvent des questions sur les pratiques des autorités gabonaises et sur la responsabilité de la communauté internationale à garantir un traitement juste et humain pour tous les détenus.