Bangui vibre au rythme des partisans du président Faustin-Archange Touadéra. Ce samedi matin, plusieurs centaines de manifestants ont défilé dans les rues de la capitale centrafricaine pour appeler le chef de l’État à se représenter à l’élection présidentielle de décembre 2025. Une mobilisation organisée par la « Coalition Touadéra 2025 », un mouvement proche du pouvoir.
Encadrée par un important dispositif policier, la marche a relié le monument des Nations unies à la place des Martyrs, en passant par des lieux symboliques tels que le rond-point de Marabena. Les participants, arborant des tenues aux couleurs nationales ou des pagnes à l’effigie du président, ont scandé des slogans favorables au régime. Jean Carlo Bonaventure, l’un des manifestants, a salué les avancées réalisées sous la présidence de Touadéra : « Le chef de l’État a beaucoup fait pour la stabilité et la paix. Nous voulons qu’il poursuive ce processus de développement. »
Faustin-Archange Touadéra, élu en 2016 et réélu en 2020, est théoriquement à la fin de son second mandat. Cependant, la nouvelle constitution adoptée le 30 août 2023 permet au président de briguer un troisième mandat. Cette réforme, critiquée par l’opposition, ouvre la voie à une potentielle candidature de Touadéra pour 2025. Bien que les manifestants se mobilisent en sa faveur, le chef de l’État n’a pas encore officiellement annoncé ses intentions.
L’opposition, regroupée au sein du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), reste critique face aux réformes constitutionnelles. Début 2025, ce regroupement a appelé à un dialogue politique préalable aux élections, une requête rejetée par la présidence. Le gouvernement estime que les conditions de participation aux scrutins sont clairement définies par la nouvelle loi fondamentale.
De nombreux jeunes, à l’image d’Emmanuel, ont également pris part à la marche pour exprimer leur soutien. « Depuis l’arrivée du président, nous avons vu un réel changement. C’est pour cela que nous, les jeunes, demandons qu’il se représente », explique-t-il. Cette ferveur populaire s’appuie sur un sentiment partagé que les avancées sécuritaires et économiques des dernières années ne doivent pas être interrompues.
Alors que la date des élections approche, le débat sur la continuité ou le changement s’intensifie en République centrafricaine. Si une large partie de la population semble vouloir maintenir « l’équipe qui gagne », comme l’a exprimé Norbert Pounaba, membre fondateur de la « Coalition Touadéra 2025 », l’opposition appelle au respect de principes démocratiques. Ce contexte laisse entrevoir une campagne électorale animée, où le futur de la Centrafrique se jouera sur la balance de la stabilité et des réformes.