Face à une transformation numérique accélérée, l’Afrique est confrontée à une hausse alarmante des cyberattaques. Le continent, encore insuffisamment préparé, doit impérativement renforcer ses capacités en cybersécurité pour protéger ses infrastructures critiques et saisir les opportunités économiques liées à ce secteur en pleine expansion.
Selon le Global Cybersecurity Outlook 2025 du Forum économique mondial, 36 % des entreprises africaines doutent de la capacité de leur pays à gérer une cyberattaque majeure, tandis que seuls 9 % se déclarent confiants. Cette fragilité expose particulièrement des secteurs comme la finance, les télécommunications ou encore les infrastructures énergétiques, cibles privilégiées des cybercriminels. En 2023, Interpol a signalé une augmentation des attaques par rançongiciels, compromettant la stabilité des services essentiels et freinant les investissements.
Les faibles budgets alloués à la cybersécurité, combinés à un déficit de spécialistes qualifiés, aggravent la situation. De nombreux pays africains peinent également à adapter leurs cadres législatifs pour protéger les données personnelles. En parallèle, l’absence de sensibilisation des entreprises et des citoyens amplifie les risques. Selon Orange Cyberdefense, les pertes liées aux cyberattaques pourraient représenter jusqu’à 10 % du PIB continental, un chiffre révélateur de l’impact économique de cette menace.
Malgré ces défis, le marché africain de la cybersécurité connaît une croissance rapide. Estimé à 0,6 milliard USD en 2024, il pourrait atteindre 1,28 milliard USD d’ici 2029 avec un taux annuel de 13,5 %, selon Mordor Intelligence. Cette dynamique ouvre la voie à des start-up locales et à des investisseurs internationaux pour développer des solutions innovantes et adaptées au contexte africain.
Le rôle des universités et des centres de formation est crucial pour répondre à la demande croissante de professionnels qualifiés. En enrichissant leurs programmes, ces institutions peuvent transformer la cybersécurité en un secteur stratégique pour la création d’emplois et la résilience numérique. Cette initiative contribuerait à combler le déficit d’expertise tout en offrant des perspectives d’avenir à une jeunesse africaine en quête d’opportunités.
Pour sécuriser sa transformation numérique, l’Afrique doit également encourager les gouvernements à adopter des politiques favorables à l’innovation et à l’investissement dans des technologies adaptées. En renforçant la coopération régionale et internationale, le continent pourrait non seulement limiter les cybermenaces mais aussi s’affirmer comme un acteur incontournable du numérique mondial.