Le président Donald Trump a signé un décret marquant un tournant décisif dans la politique américaine en ordonnant le retrait des États-Unis du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, tout en interdisant le financement de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA). Cette décision est intervenue à une heure pile avant sa rencontre avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou.
Ce nouveau décret réaffirme des mesures déjà initiées lors du premier mandat de Trump. Bien que la contribution financière des États-Unis à l’UNRWA fût déjà suspendue depuis plusieurs mois, cette décision vient officialiser un désengagement progressif des États-Unis vis-à -vis d’organismes internationaux dont les actions sont perçues comme décalées par rapport aux intérêts nationaux.
Ces mesures s’inscrivent dans un contexte tendu au Proche-Orient, où les liens entre certaines agences de l’ONU et des groupes controversés, notamment le Hamas, ont alimenté des polémiques. Par ailleurs, l’administration Biden avait instauré l’an dernier une pause dans le financement de l’UNRWA, à la suite d’allégations d’implication d’employés de l’agence dans l’attaque terroriste du 7 octobre 2023. Dans ce climat, le Congrès avait adopté un budget interdisant les versements à l’UNRWA jusqu’en mars 2025, renforçant ainsi une politique de recul par rapport à cet organisme.
Sur le plan géopolitique, cette décision pourrait annoncer une réorientation de la politique étrangère américaine. En se retirant du Conseil des droits de l’homme et en bloquant des financements clés, Washington semble vouloir redéfinir son engagement international, notamment dans des régions stratégiques comme le Proche-Orient, tout en réévaluant ses partenariats au regard des enjeux sécuritaires contemporains.
Parallèlement à ce désengagement, un porte-parole de l’ONU a indiqué que les États-Unis avaient suspendu immédiatement leur contribution à la force multinationale chargée d’assister la police haïtienne dans sa lutte contre les gangs. Cette mesure, appliquée dans un contexte de sous-financement persistant du fonds concerné – dont les États-Unis étaient le deuxième bailleur de fonds derrière le Canada – souligne une volonté plus globale de revoir l’implication financière américaine à l’étranger.
Ces décisions traduisent une politique étrangère américaine oscillant entre un engagement historique et une volonté de recentrer ses priorités en fonction des réalités sécuritaires et géopolitiques. Les répercussions de ce retrait pourraient se faire sentir tant dans la gestion des crises au Proche-Orient que dans la capacité des partenaires internationaux, comme Haïti, à maintenir des programmes de sécurité et de soutien en période de tensions accrues.