Ce vendredi, un sommet crucial réunissant les chefs de la diplomatie de l’EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est) et de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) débute à Dar-es-Salaam, en Tanzanie. Le principal objectif de cette rencontre est de coordonner les efforts de ces deux organisations pour résoudre la crise persistante dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Bien que les deux blocs aient mené jusqu’ici des démarches distinctes pour mettre fin au conflit, le sommet vise à harmoniser leurs approches pour espérer obtenir un cessez-le-feu durable.
Les ministres des Affaires étrangères se rencontrent dans un climat tendu, où les divergences de stratégie entre l’EAC et la SADC sont palpables. D’un côté, l’EAC insiste sur la nécessité de renforcer le dialogue entre la RDC et le M23, groupe rebelle soutenu par le Rwanda selon Kinshasa. De l’autre, la SADC a fermement condamné les actions militaires du M23 et de l’armée rwandaise, exigeant des mesures plus contraignantes contre le Rwanda. Cette situation complexe met en lumière les divergences fondamentales qui ont freiné l’avancée des négociations jusqu’à présent.
La crise dans l’Est de la RDC dure depuis plusieurs années, avec des tensions exacerbées entre le Rwanda et la RDC. Le processus de Luanda, qui visait à rétablir la paix entre les deux nations, a échoué à obtenir des résultats concrets. Les accusations mutuelles, notamment autour du soutien militaire du Rwanda au M23, ont aggravé les relations bilatérales. De leur côté, les Nations unies et plusieurs organisations internationales, telles qu’Amnesty International, pressent pour une résolution immédiate, notamment par le biais d’enquêtes sur les violations des droits humains commises dans cette région.
Les discussions à Dar-es-Salaam pourraient ouvrir la voie à de nouvelles dynamiques de négociation. Cependant, la route vers une paix durable semble semée d’embûches. Le rôle de la SADC, en particulier sa mission en RDC, et les attentes de Kinshasa en termes de retrait des troupes rwandaises seront au cœur des débats. La pression internationale, notamment des États-Unis et des Nations unies, continuera de croître, poussant les acteurs régionaux à faire des compromis pour éviter une escalade militaire.
Au niveau politique, des responsables congolais demandent des actions concrètes de l’EAC, notamment en ce qui concerne la solidarité en cas d’agression. « La charte de l’EAC impose une réponse collective face à une attaque », affirme un responsable du gouvernement congolais. De son côté, la porte-parole de la présidence congolaise insiste sur la nécessité de sanctions contre le Rwanda et de mesures immédiates, comme le rétablissement de l’aéroport de Goma pour des raisons humanitaires.
Dans un contexte où la pression internationale monte, l’ancien président kényan, Uhuru Kenyatta, joue un rôle clé en tant que médiateur. Il a proposé un rapport visant à rapprocher les positions du Rwanda et de la RDC, mais les divergences persistent, notamment sur la question du M23. Parallèlement, l’ONU et Amnesty International demandent une enquête indépendante sur les exactions dans la région. L’objectif est d’identifier les responsables de ces violences et de garantir leur jugement dans le respect du droit international.