L’Afrique du Sud a exprimé son refus d’un retrait abrupt de ses troupes déployées dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Le ministre sud-africain des Affaires étrangères, Ronald Ozzy Lamola, a averti qu’une telle décision pourrait entraîner des conséquences graves sur le terrain, en raison de la présence de nombreux groupes armés dans la région.
Devant les parlementaires sud-africains, le 10 février, Ronald Ozzy Lamola a qualifié le retrait précipité de “pire qu’une reddition”. Il a insisté sur la nécessité de suivre la feuille de route élaborée par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), qui prévoit une approche coordonnée pour stabiliser la situation. Cette déclaration intervient alors que le Malawi a annoncé, le 7 février, le début du retrait de ses troupes de la zone.
Depuis plusieurs mois, les combats entre les forces congolaises et les rebelles du M23 se sont intensifiés dans l’est du pays, provoquant d’importantes pertes humaines et déstabilisant davantage la région. Fin janvier, 14 militaires sud-africains ont perdu la vie à Goma, un épisode qui a relancé le débat sur l’implication militaire de Pretoria en RDC. Néanmoins, le président Cyril Ramaphosa a réaffirmé, le 3 février, que l’Afrique du Sud ne renoncerait pas à son engagement, malgré les pertes subies.
Le retrait du Malawi soulève des interrogations sur l’avenir de la mission de la SADC en RDC. Alors que certains pays membres révisent leur engagement, d’autres, comme l’Afrique du Sud, plaident pour une stratégie plus structurée. L’objectif est de parvenir à une solution diplomatique durable tout en assurant la sécurité des populations locales. Cette position s’inscrit dans une dynamique régionale plus large, impliquant également l’EAC et l’Union africaine.
Pour Pretoria, l’intervention militaire doit s’accompagner d’une intensification des efforts diplomatiques. Les discussions entre la SADC, l’EAC et les autorités congolaises visent à établir un dialogue inclusif entre les parties prenantes du conflit. L’Afrique du Sud entend jouer un rôle de médiateur afin d’encourager une désescalade progressive et de favoriser une paix durable.
Alors que les affrontements persistent et que la situation humanitaire se dégrade, l’avenir de la mission de la SADC reste incertain. L’engagement sud-africain pourrait être déterminant pour le maintien des efforts de stabilisation. Toutefois, le risque d’une prolongation du conflit sans issue politique claire inquiète de nombreux observateurs, qui redoutent une impasse militaire prolongée.