Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a vivement réagi, ce vendredi 21 février, aux conclusions du dernier rapport de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques durant la période 2019-2024. Lors des premières questions au gouvernement depuis les élections législatives de novembre, Sonko a exprimé une inquiétude profonde face à ce qu’il considère comme des manquements graves dans la gestion des fonds publics. Pour lui, la situation est alarmante et nécessite un « sursaut » de la part des citoyens sénégalais pour redresser la barre.
Le rapport de la Cour des comptes, publié la semaine dernière, met en lumière des irrégularités notables dans la gestion des finances par le gouvernement sortant, notamment durant le dernier mandat de Macky Sall. Selon Sonko, ces révélations sont « catastrophiques » et révèlent une crise profonde dans l’administration des ressources publiques. Il a souligné que ce rapport, bien qu’inquiétant, doit être le catalyseur d’une mobilisation nationale pour rectifier le tir et éviter que de telles dérives ne se reproduisent à l’avenir.
Le Sénégal traverse une période de fortes tensions politiques et sociales. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Ousmane Sonko et son parti Pastef, les critiques envers la gestion économique du précédent gouvernement de Macky Sall se sont intensifiées. Le pays fait face à une crise économique exacerbée par une inflation élevée et une forte pression sur les prix des produits de première nécessité. Ce contexte a renforcé les accusations de mauvaise gestion qui ont émergé avec la publication du rapport de la Cour des comptes.
La situation financière du pays pourrait connaître de nouveaux développements importants. Ousmane Sonko a affirmé que plusieurs audits d’institutions et agences publiques étaient en préparation, soulignant son engagement dans un « exercice de vérité » vis-à-vis de la population sénégalaise. Le Premier ministre a également laissé entendre qu’il n’y aurait pas de politique d’austérité, tout en envisageant une nouvelle réduction des prix des produits de première nécessité. Cependant, la question de la viabilité économique du pays reste ouverte, avec des choix difficiles à prendre dans les mois à venir.
Les déclarations de Sonko ont provoqué des réactions vives, notamment de la part de l’opposition. Le député Abdou Karim Sall, ancien membre du gouvernement de Macky Sall, a qualifié le rapport de la Cour des comptes de « pétard mouillé » et a rejeté son sérieux, arguant que les partenaires techniques et financiers du Sénégal n’y croyaient pas. Sonko a répondu fermement, rappelant que des institutions internationales telles que le FMI et la Banque mondiale valident la crédibilité de ce rapport.
L’un des principaux défis du gouvernement Sonko reste de restaurer la confiance des Sénégalais, après la publication de ce rapport accablant. Bien que Sonko se soit engagé à adopter une politique de transparence et à poursuivre ses efforts pour alléger la pression sur les citoyens, les critiques à l’encontre de sa gestion politique ne cessent de croître. Reste à savoir si ses promesses se concrétiseront à court terme et si la situation économique s’améliorera, ou si de nouvelles tensions politiques surgiront.