D’ici 2050, le nombre de décès liés au cancer du sein pourrait atteindre 1,1 million par an, selon une étude publiée dans la revue Nature Medicine. Chaque minute, quatre femmes dans le monde reçoivent un diagnostic de cancer du sein et une en meurt. Ces chiffres choquants, obtenus grâce à une analyse approfondie des données sur le cancer du sein dans 185 pays, mettent en lumière les disparités mondiales et l’ampleur de cette pathologie. Si les tendances actuelles se poursuivent, l’impact sera considérable, avec une augmentation de 68 % des décès dans les prochaines décennies.
L’étude révèle que le cancer du sein reste le cancer le plus fréquemment diagnostiqué et le plus meurtrier chez les femmes. En 2022, 2,3 millions de nouveaux cas ont été enregistrés, entraînant 167 000 décès dans le monde. Une femme sur 20 reçoit actuellement un diagnostic de cette maladie, tandis qu’une sur 70 en meurt. Ces chiffres sont particulièrement alarmants dans les pays à faible indice de développement humain (IDH), où les taux de mortalité sont bien plus élevés. Par exemple, les Fidji, la Jamaïque et le Cameroun figurent parmi les pays où le risque de décès par cancer du sein est le plus important, atteignant respectivement 4,2 %, 3,6 % et 3,0 %.
Les écarts entre les pays à fort et faible IDH sont marqués. Dans les nations développées, comme la Belgique, la France, et Chypre, les taux de diagnostic au cours de la vie sont les plus élevés, avec des risques avoisinant les 11 %. En revanche, dans les pays moins développés, le manque de ressources pour un diagnostic précoce et des taux de traitement faibles sont responsables de la mortalité plus élevée. Les retards de diagnostic et un accès limité aux soins contribuent à cet écart, rendant la situation encore plus difficile pour les populations vulnérables.
À l’horizon 2050, les chercheurs prévoient une augmentation de 38 % des cas de cancer du sein et de 68 % des décès. Si cette tendance se confirme, on pourrait atteindre 3,2 millions de nouveaux cas et 1,1 million de décès par an. Les experts estiment que des mesures urgentes sont nécessaires pour contrer cette évolution, notamment en améliorant les soins de santé et en réduisant les inégalités d’accès aux traitements. Si l’on ne prend pas des actions décisives pour réduire les écarts entre pays riches et pauvres, la situation pourrait devenir encore plus critique.
Certains pays développés, tels que la Belgique, ont réussi à diminuer leur taux de mortalité en suivant les objectifs du Global Breast Cancer Initiative (GBCI) de l’OMS, avec une réduction moyenne de 3,1 % par an. Cependant, ces résultats restent rares. Les chercheurs soulignent qu’une coopération internationale accrue, ainsi que des investissements dans la prévention et le traitement, sont essentiels pour réduire les inégalités et améliorer la survie des patientes, notamment dans les pays à faible IDH. L’expérience belge, qui a mis en place des politiques efficaces de lutte contre le cancer du sein, pourrait servir de modèle pour d’autres nations.
L’une des solutions évoquées par les chercheurs est l’adoption généralisée des objectifs du GBCI. Si tous les pays parvenaient à atteindre une réduction de 2,5 % par an du taux de mortalité, il serait possible de réduire de moitié le nombre de décès liés au cancer du sein d’ici 2050. Cela pourrait permettre de sauver plus de 500 000 vies par an. L’action mondiale est donc plus que jamais urgente pour freiner la montée en flèche des décès et pour garantir un avenir plus équitable en matière de santé pour toutes les femmes.
Source: Het Laatste Nieuws, Martijn Peters