Le général Brice Clotaire Oligui Nguema, actuellement président de la transition au Gabon, a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle du 12 avril 2025. Lors d’un discours à Libreville, le 3 mars 2025, il a affirmé être prêt à « bâtir » un Gabon prospère, affirmant que son objectif était de poursuivre les réformes audacieuses entamées depuis sa prise de pouvoir après la chute du président Ali Bongo en août 2023.
Dans son allocution, le général Oligui Nguema s’est montré déterminé à faire progresser le pays, en soulignant sa volonté de renforcer la résilience du Gabon, de le moderniser et de le rendre plus en phase avec les attentes de la population. Il a rappelé son engagement dans la « construction » du pays, en réponse aux demandes populaires qui, selon lui, l’ont poussé à se porter candidat. Son discours a été largement soutenu par ses partisans, qui ont scandé son nom en chœur.
L’annonce de la candidature d’Oligui Nguema intervient après une période de transition politique marquée par la prise de pouvoir des militaires en août 2023, suite à un coup d’État qui a renversé Ali Bongo Ondimba, président du Gabon depuis plus de 14 ans. La charte de transition, signée le 2 septembre 2023, avait clairement désigné Oligui Nguema comme le leader de la transition. Cette charte, qui exclut plusieurs figures politiques de l’élection, a également instauré des règles strictes concernant les conditions de candidature, notamment l’âge et la nationalité.
Les règles définies par la charte de transition et le code électoral voté par le parlement excluent de nombreux candidats potentiels. En effet, seules les personnes âgées de 35 à 70 ans, nées gabonaises ou mariées à des Gabonais, et ayant résidé dans le pays pendant au moins trois ans consécutifs peuvent se présenter. Ces critères ont exclu plusieurs figures politiques, dont Pierre Claver Maganga Moussavou, l’ancien vice-président, et Paulette Missambo, la présidente du Sénat. Cela a soulevé des critiques, notamment parmi l’opposition, qui estime que ces conditions visent à réduire la concurrence.
Pour l’opposition gabonaise, ces règles sont perçues comme un moyen d’écarter des rivaux politiques et de garantir la victoire du général Oligui Nguema. En effet, certains estiment que la charte de transition, qui a été rédigée après le coup d’État, favorise le maintien du général au pouvoir, tout en limitant la possibilité d’un véritable renouvellement de la classe politique. Ce contexte crée une situation où les adversaires d’Oligui Nguema se trouvent dans une position difficile, avec des candidats potentiels évincés par les nouvelles règles.
À l’approche de l’élection présidentielle, la question de la légitimité de la transition et de la candidature d’Oligui Nguema reste centrale. Si le général obtient le soutien populaire, il pourrait se poser en « sauveur » du pays, prêt à conduire le Gabon vers une nouvelle ère. Cependant, les opposants et une partie de la communauté internationale risquent de voir sa candidature comme un prolongement du pouvoir militaire, un facteur qui pourrait nuire à la stabilité politique à long terme.