La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) se positionne comme un prérequis fondamental pour le développement futur du continent, selon Antonio Pedro, secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies (CEA). Il a souligné que la mise en œuvre pleine et entière de cet accord pourrait transformer les dynamiques économiques africaines, favorisant ainsi une intégration accrue et une croissance durable. Cette déclaration a été faite lors de la 57e Conférence des ministres africains des Finances, de la planification et du développement économique de la CEA.
Lors de son intervention, Antonio Pedro a insisté sur le rôle politique majeur de la ZLECAF, qualifiant cette initiative d’outil essentiel pour permettre aux nations africaines de définir des positions communes. L’accord, adopté il y a 13 ans à Addis-Abeba, est perçu comme un mécanisme capable de renforcer l’intégration économique du continent, notamment par la suppression des barrières commerciales internes et l’harmonisation des politiques économiques. Cette approche permettrait non seulement de stimuler le commerce intra-africain mais aussi de créer des opportunités d’investissement et de collaboration à l’échelle continentale.
Le contexte dans lequel s’inscrit la mise en œuvre de la ZLECAF est marqué par des défis multiples. L’Afrique fait face à des contraintes de financement importantes, en particulier dans le domaine des infrastructures, et doit faire face à des inégalités économiques croissantes entre ses régions. La ministre éthiopienne des Finances, Semereta Sewasew, a rappelé la nécessité d’améliorer les infrastructures et d’investir dans le capital humain pour permettre au continent de surmonter ces obstacles. L’intégration régionale, selon elle, est un facteur clé pour surmonter ces défis.
L’une des principales attentes vis-à-vis de la ZLECAF réside dans sa capacité à favoriser une croissance durable à long terme. Le succès de la mise en œuvre de cet accord pourrait non seulement améliorer les échanges commerciaux entre les pays africains, mais aussi attirer davantage d’investissements étrangers, stimuler l’innovation et renforcer l’autonomie économique. Cependant, des efforts concertés sont nécessaires pour surmonter les obstacles institutionnels, financiers et politiques qui persistent.
Semereta Sewasew a également mis en évidence deux domaines essentiels pour l’avenir du continent : l’éducation et la santé. Ces secteurs doivent être améliorés pour garantir une main-d’œuvre qualifiée capable de répondre aux exigences d’un marché de plus en plus globalisé. En outre, les gouvernements africains doivent renforcer leur indépendance face aux transitions mondiales et à la diminution de l’aide internationale. L’accent sur l’autonomie et l’innovation sera crucial pour que l’Afrique réussisse à se positionner comme un acteur majeur dans l’économie mondiale.
La 57e Conférence des ministres africains des Finances, de la planification et du développement économique, qui se tiendra jusqu’au 18 mars, constitue un moment clé pour affiner les stratégies de mise en œuvre de la ZLECAF et répondre aux défis immédiats du développement. L’enjeu est de taille : réussir à concilier les ambitions économiques avec les réalités financières et structurelles du continent.