L’administration du président américain Donald Trump a annoncé, vendredi, qu’elle mettait fin au statut légal de plus de 500 000 migrants originaires de Cuba, d’Haïti, du Nicaragua et du Venezuela. Ces migrants, qui bénéficiaient d’un programme lancé sous la présidence de Joe Biden, auront jusqu’au 24 avril pour quitter le pays, sauf s’ils obtiennent un autre statut d’immigration leur permettant de rester.
Le programme concerné a été mis en place par l’administration Biden en octobre 2022 et élargi en janvier 2023. Il permettait à un maximum de 30 000 migrants par mois en provenance de ces pays, de séjourner temporairement aux États-Unis pendant deux ans, en raison de la situation humanitaire difficile dans leurs pays d’origine. Le Département de la sécurité intérieure a précisé que les migrants doivent quitter le pays sous 30 jours ou demander un autre statut d’immigration. Ce programme était destiné à réduire la pression à la frontière sud des États-Unis tout en apportant une réponse “humaine” à la crise migratoire.
La décision de mettre fin à ce programme survient dans un contexte de durcissement des politiques migratoires sous l’administration Trump. Le président américain, qui avait promis une campagne d’expulsion massive des migrants et un contrôle strict de l’immigration latino-américaine, considère la “liberté conditionnelle” comme une mesure temporaire, et non comme une base stable pour un statut permanent. Ce revirement marque une nouvelle étape dans la politique migratoire des États-Unis, qui cherche à limiter les entrées en provenance d’Amérique latine, tout en gérant la pression sur ses frontières.
Pour les migrants affectés par cette décision, l’incertitude est grande. En effet, si la fin de leur statut légal entraîne un risque d’expulsion, certains pourraient être éligibles à d’autres formes de protection. Cependant, le processus est complexe et nécessite une intervention juridique. L’organisation Welcome.US, qui soutient les migrants, a d’ores et déjà conseillé à ceux qui sont concernés de consulter immédiatement un avocat pour explorer leurs options. La situation risque de devenir encore plus tendue avec l’échéance du 24 avril, d’autant plus que de nombreux migrants se trouvent dans une situation juridique fragile.
La fin de ce programme pourrait avoir des répercussions importantes sur la politique migratoire des États-Unis et sur les pays d’origine des migrants. La réintroduction de mesures d’expulsion plus strictes pourrait inciter davantage de familles et de communautés à chercher des alternatives, renforçant ainsi la pression migratoire dans les pays voisins comme le Mexique. Le contexte régional pourrait devenir de plus en plus complexe, d’autant que les Etats-Unis continuent de faire face à des défis humanitaires liés aux migrations.
Les défenseurs des droits des migrants soulignent que cette mesure ne fait qu’aggraver une situation déjà difficile pour les populations vulnérables. Ils rappellent la nécessité de renforcer les mécanismes de protection des migrants, en particulier pour ceux fuyant des régimes autoritaires ou des conditions de vie extrêmes. En attendant, les migrants concernés par cette ordonnance risquent de se retrouver dans une situation d’incertitude, sans garanties quant à leur avenir aux États-Unis, renforçant ainsi les appels à une réforme plus équitable du système d’immigration.