Depuis le mardi 15 avril 2025, les services de sécurité congolais ont lancé une perquisition dans l’une des propriétés de l’ancien président Joseph Kabila, située dans la commune de Limete, à Kinshasa. Cette intervention survient dans un contexte politique tendu, marqué par des accusations du président actuel Félix Tshisekedi, qui suspecte Kabila d’être le véritable instigateur du groupe politico-militaire M23, soutenu par le Rwanda et actif dans l’est du pays. La perquisition arrive également à un moment charnière, seulement deux semaines après l’annonce du retour imminent de l’ex-président sur le territoire congolais.
Les opérations ont débuté dans un site qui, bien que ne servant pas de résidence, abrite des bureaux, des entrepôts et des conteneurs, dont certains appartiendraient à des hommes d’affaires, notamment indo-pakistanais. Selon des sources proches de la famille Kabila, les premiers agents, comprenant des militaires, sont arrivés sans documents officiels. Ce n’est qu’au lendemain de l’intervention que les services de renseignement, civils et militaires, ont présenté un ordre de mission pour poursuivre leur investigation.
L’objectif de cette perquisition est la recherche de matériel militaire présumé volé. Un avocat représentant la famille Kabila était présent lors de l’opération, et des militaires ont été déployés sur place pour examiner des véhicules présents dans la concession. L’un des aspects notables de l’opération est la présence continue de militaires sur les lieux, certains d’entre eux ayant passé la nuit dans la propriété.
Cette perquisition intervient dans un climat de méfiance et de tensions politiques croissantes. En effet, Joseph Kabila, bien qu’ayant quitté ses fonctions depuis 2019, reste une figure clé de la politique congolaise. De nombreux observateurs interprètent cette action comme un signal de la part du pouvoir actuel pour mettre en lumière des affaires non résolues et peut-être des liens avec des activités politiques ou militaires controversées. Cette opération fait suite à une série d’autres perquisitions menées sur des propriétés liées à la famille Kabila ces dernières années, renforçant ainsi l’idée d’un climat de contrôle et de surveillance autour de l’ex-président.
Les autorités congolaises ont annoncé que les perquisitions se poursuivront ce jeudi 17 avril, avec des investigations prévues dans les prochains jours dans d’autres propriétés liées à Kabila, notamment au parc de la Vallée de la N’Sele. Cette zone est connue pour abriter l’une des résidences principales de l’ex-président, et son inclusion dans cette série d’opérations pourrait avoir des implications plus larges.
Ce regain d’attention envers la famille Kabila, en particulier sur la question de la détention de matériel militaire ou d’autres ressources potentiellement liées à des activités militaires, fait écho à l’actualité récente de la RDC, marquée par des tensions internes et des conflits régionaux. L’évolution de cette enquête pourrait influencer le paysage politique congolais et la relation entre le pouvoir actuel et les figures de l’ancien régime.