Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de Belgique, Maxime Prévot, a conclu sa tournée dans la région des Grands Lacs par une visite à Kinshasa, où il a rencontré les autorités congolaises. Lundi 28 avril, il a échangé avec la Première ministre, Judith Suminwa, puis avec le président Félix Tshisekedi. Cette rencontre a permis de discuter de la crise dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), notamment des tensions persistantes avec le Rwanda et des efforts internationaux pour apaiser le conflit.
Lors de ses entretiens, Maxime Prévot a salué les initiatives récentes du Qatar et des États-Unis, qui ont permis d’établir un accord de principe entre Kinshasa et les rebelles du M23 d’une part, et entre la RDC et le Rwanda d’autre part. Toutefois, le ministre belge a exprimé une certaine prudence quant à ces démarches, insistant sur la nécessité de suivre de près les résultats concrets de ces accords. “Il faut rester vigilant quant aux processus initiés par Doha et Washington”, a-t-il souligné, insistant sur l’importance de mesurer l’efficacité de ces initiatives dans les semaines à venir.
La situation en RDC, en particulier dans l’est du pays, reste complexe. Le M23, un groupe rebelle soutenu par le Rwanda, mène des attaques contre les forces congolaises, exacerbant les tensions entre les deux nations. Le rôle de la communauté internationale est donc crucial, mais la Belgique met l’accent sur une diplomatie mesurée. L’intervention de pays tiers comme le Qatar et les États-Unis semble avoir apporté une dynamique de négociation, mais la Belgique reste vigilante quant à la pérennité de ces accords.
Maxime Prévot a également évoqué l’importance de ne pas négliger les efforts internes pour résoudre la crise. Dans cette optique, il a plaidé pour un dialogue national plus inclusif, impliquant toutes les forces politiques du pays. Il a souligné l’importance des initiatives locales, notamment celle des évêques, qui œuvrent pour la paix en réunissant les acteurs politiques autour de la table. Le ministre belge a insisté sur la nécessité de maximiser les différentes forces nationales afin de garantir une résolution durable du conflit.
En plus de ses propos sur la nécessité d’un dialogue national, Maxime Prévot a pris soin de préciser que la Belgique ne souhaitait pas “vampiriser” les ressources congolaises, se démarquant ainsi d’autres acteurs internationaux ayant une approche plus transactionnelle. La diplomatie belge insiste donc sur un soutien constructif, sans ingérence dans les affaires internes de la RDC. Cette position cherche à favoriser une coopération équilibrée entre la Belgique et la République Démocratique du Congo, dans le respect de sa souveraineté et de ses priorités nationales.
Alors que la crise du M23 continue de marquer la politique et la diplomatie de la région des Grands Lacs, l’appel de Maxime Prévot à une vigilance constante et à un dialogue inclusif laisse entrevoir un espoir de stabilité à long terme. Toutefois, les défis restent nombreux et la route vers une paix durable passera probablement par un engagement plus profond des acteurs locaux, soutenus par des initiatives diplomatiques externes mesurées et réfléchies.