Depuis plusieurs années, la Côte d’Ivoire s’affirme comme un acteur majeur dans le secteur aurifère en Afrique de l’Ouest. Avec 600 tonnes de réserves d’or et une production en constante augmentation — atteignant environ 60 tonnes en 2024 — le pays attire de plus en plus de compagnies minières. En raison des tensions politiques et sécuritaires dans la région du Sahel, de nombreuses entreprises se tournent vers Abidjan, qui devient ainsi un havre pour les investisseurs en quête de stabilité.
Le Sahel, avec ses instabilités politiques et sécuritaires, représente un défi de taille pour les investisseurs. Au Mali, l’entreprise australienne Resolute Mining, après avoir vu son PDG détenu en 2024 dans un conflit fiscal, a décidé de diversifier ses investissements en Afrique de l’Ouest. La compagnie s’est ainsi orientée vers la Côte d’Ivoire, où l’environnement des affaires reste plus serein. Un choix motivé par la nécessité de sécuriser ses opérations dans un contexte régional de plus en plus difficile. Parallèlement, la compagnie canadienne Fortuna Mining, après avoir vendu sa mine au Burkina Faso, a également choisi de se tourner vers la Côte d’Ivoire, renforçant ainsi la tendance des entreprises à fuir les incertitudes du Sahel pour s’implanter en Côte d’Ivoire.
L’un des principaux atouts de la Côte d’Ivoire réside dans son potentiel aurifère encore largement sous-exploité. Les autorités ivoiriennes estiment les réserves à 600 tonnes, et le gouvernement a fixé un objectif ambitieux de production de 100 tonnes d’or par an d’ici cinq ans. Ce chiffre marquerait un bond significatif, consolidant la place du pays comme leader régional face au Mali et au Burkina Faso. En 2024, la production d’Endeavour Mining en Côte d’Ivoire a même surpassé celle de ses actifs au Burkina Faso, affirmant ainsi le rôle grandissant de la Côte d’Ivoire dans le secteur aurifère.
L’attractivité de la Côte d’Ivoire repose également sur un environnement économique relativement stable, loin des tensions sécuritaires qui gangrènent le Sahel. Ce climat favorable, couplé à une politique gouvernementale d’attractivité pour les investisseurs, place le pays en bonne position pour attirer de nouveaux projets miniers. Le ministre des Mines, Mamadou Sangafowa-Coulibaly, a exprimé l’ambition de faire de la Côte d’Ivoire un leader en Afrique de l’Ouest d’ici 2030. En 2024, la révision du code minier ivoirien a également été lancée, un changement qui pourrait renforcer davantage l’attractivité du pays, bien que des incertitudes demeurent quant à l’impact de cette réforme sur les entreprises du secteur.
Si la Côte d’Ivoire semble bien positionnée pour atteindre ses objectifs, elle devra néanmoins composer avec la concurrence croissante du Ghana, un autre géant aurifère, ainsi que de la Guinée, qui suscite un intérêt croissant des investisseurs. Cependant, Abidjan a l’avantage de ne pas subir les mêmes tensions politiques et sécuritaires que ses voisins, ce qui lui permet de continuer à attirer des investissements. La clé de son succès résidera dans sa capacité à maintenir un environnement propice aux affaires tout en répondant aux attentes croissantes des acteurs du secteur.
En dépit des défis, la Côte d’Ivoire se positionne comme un modèle de résilience et de développement pour l’Afrique de l’Ouest. L’évolution de son secteur minier pourrait bien inspirer d’autres nations de la région à repenser leur politique de développement économique. La Côte d’Ivoire pourrait ainsi devenir un modèle pour les pays du Sahel en matière de stabilité économique et d’attractivité pour les investisseurs internationaux.