Le 3 mai 2025, Faure Gnassingbé a prêté serment en tant que président du Conseil, marquant une étape clé dans la transition politique du Togo. Désigné à ce poste par l’Assemblée nationale, il succède à son père, Gnassingbé Eyadéma, à la tête du pays après un changement constitutionnel majeur en 2024. Cette cérémonie vient renforcer la position de Faure Gnassingbé, qui conserve l’essentiel du pouvoir exécutif, consolidant ainsi la mainmise de la famille Gnassingbé sur le pouvoir togolais.
L’intronisation de Faure Gnassingbé en tant que président du Conseil s’inscrit dans un contexte de réformes constitutionnelles décidées l’année précédente. Ce changement a permis d’instaurer un régime parlementaire, réduisant ainsi les pouvoirs du président de la République et modifiant la méthode de désignation du chef de l’État. Bien que cette révision ait été accueillie favorablement par une partie du gouvernement, elle reste source de vives tensions au sein de l’opposition et de la société civile, qui considèrent cette réforme comme un affaiblissement du système démocratique. Faure Gnassingbé, qui a accédé à la présidence en 2005 après la mort de son père, conserve une influence considérable au sein des institutions.
Le Togo, pays de l’Afrique de l’Ouest, traverse une période charnière avec cette transition vers un régime parlementaire. La réforme de 2024, qui supprime l’élection présidentielle au suffrage universel direct, a suscité un large débat. Alors que le pouvoir estime qu’elle renforce la stabilité politique, l’opposition dénonce une évolution vers un système autoritaire, à l’image du régime d’Eyadéma. En renonçant à l’élection directe du président, le pays a franchi un nouveau seuil de son histoire politique, mettant en lumière les tensions persistantes entre la gouvernance actuelle et les aspirations démocratiques de nombreux Togolais.
Les implications de cette réforme restent incertaines, notamment en ce qui concerne l’équilibre des pouvoirs au sein des institutions togolaises. La fonction honorifique du président de la République, désormais élue par le Congrès, pourrait accroître l’influence du Premier ministre, mais aussi engendrer de nouvelles rivalités au sein de l’élite politique. Le système parlementaire, bien que prometteur sur le papier, pourrait accentuer la polarisation politique si les partis d’opposition continuent de boycotter les processus législatifs ou d’accuser les autorités de manipuler le système à leur avantage.
La cérémonie de prestation de serment, marquée par un défilé militaire et la présence de partisans brandissant des pancartes de soutien à Faure Gnassingbé, révèle un soutien populaire pour le gouvernement en place. Cependant, cette scène contraste avec les nombreuses manifestations et les critiques émises par les secteurs de l’opposition et de la société civile. Ces derniers dénoncent un coup d’État institutionnel déguisé et appellent à un retour à une plus grande transparence dans le processus électoral. Les semaines à venir seront déterminantes pour voir comment cette réforme sera perçue par les populations et si elle pourra apaiser ou exacerber les tensions internes.