A cause de sa faible capacité de raffinage de pétrole, le Nigeria exporte le brut qu’il extrait et se sert des revenus générés pour importer des produits pétroliers.
Lors du Forum économique mondial de Davos, la ministre nigériane des Finances, Zainab Ahmed a déclaré qu’actuellement, les recettes d’exportation de pétrole suffisent à peine à couvrir les importations d’essence.
Une situation qu’elle impute essentiellement à la chute de la production pétrolière qui est tombée sous la barre de 1,3 million de barils par jour en avril alors que le gouvernement a réalisé ses prévisions économiques pour 2022 sur une production de 1,8 million de barils par jour.
« Nous ne touchons pas les revenus que nous avions prévus. Avec cette production qui est faible, nous sommes à peine capables de couvrir les volumes nécessaires pour l’essence que nous devons importer », a-t-elle déploré. Depuis le début de l’année, le secteur fait en effet face à une forte recrudescence des actes de vandalisme de pipelines dans le delta du Niger, ce qui affecte la production nationale.
Si le Nigeria a prévu un prix moyen du baril à 57 dollars pour 2022, l’envolée des prix du pétrole ne sera pas suffisante pour combler le gap laissé par la chute de la production pétrolière. Ce manque à gagner a été aggravé par une allocation de 9,6 milliards de dollars aux subventions prévues pour la consommation de carburants. Cela exerce une pression supplémentaire sur les caisses publiques.
A souligner que l’exécutif a adopté cette augmentation de la subvention pour calmer la grogne qui a succédé à l’augmentation des prix du carburant à la pompe qui, elle-même était liée au rallye des prix du baril depuis le début de l’année.
Agence ecofin