Cinq anciens ministres du régime de Macky Sall sont désormais poursuivis devant la Haute Cour de justice du Sénégal, dans le cadre de l’affaire des fonds alloués à la lutte contre la pandémie de Covid-19. Ces personnalités politiques sont accusées de détournement de fonds publics, une accusation qui a suscité une vive réaction de la part de l’Alliance pour la République (APR), le parti de l’ex-président. Le 9 mai 2025, lors d’une conférence de presse, Maître Sidiki Kaba, ancien Premier ministre et haut responsable de l’APR, a exprimé son soutien aux accusés, réaffirmant la nécessité d’un procès équitable.
Lors de cette conférence de presse, Maître Sidiki Kaba a tenu à souligner que le parti APR était pleinement engagé pour le respect de la présomption d’innocence. Il a insisté sur l’importance de la transparence et de l’équité du processus judiciaire, précisant que les accusés doivent pouvoir se défendre dans un cadre légal impartial. En affirmant sa confiance envers la justice sénégalaise, l’APR a exprimé son souhait que l’affaire se déroule sans aucune forme de pressions politiques ou médiatiques, afin de garantir une décision juste et équilibrée.
Cette affaire intervient dans un contexte particulièrement tendu pour le gouvernement sénégalais. La gestion des fonds destinés à lutter contre la pandémie de Covid-19 a été au centre de plusieurs controverses, en raison des irrégularités qui ont été relevées. Les accusations portées contre les anciens ministres du gouvernement de Macky Sall viennent exacerber la polarisation politique du pays. Le régime actuel est en effet accusé de vouloir profiter de cette situation pour discréditer l’opposition et affaiblir les partis qui ont exercé le pouvoir sous l’ancien président Sall.
Dans ce climat tendu, l’APR a également pris position sur le dialogue national que le président actuel, Macky Sall, a initié pour le 28 mai prochain. Le parti a annoncé qu’il ne participerait pas à cette initiative, arguant que le climat politique actuel ne favorisait pas des échanges sincères. L’APR considère que des pressions exercées sur ses membres, à travers des accusations judiciaires, rendent impossible un dialogue véritable. Pour l’APR, il est inconcevable de discuter avec “un revolver pointé sur la tempe”, expression qui illustre le climat de méfiance et de tension qui entoure cette période politique.
Le refus de l’APR de participer au dialogue national, bien qu’il s’agisse d’une position marquée, soulève des questions sur l’avenir de la réconciliation politique au Sénégal. Si ce dialogue devait se tenir sans la participation de l’APR, cela risquerait de limiter son efficacité. Cependant, pour l’APR, il est essentiel de garantir que toute discussion politique soit menée dans un cadre respectueux des droits et de l’équité, et que l’issue de cette affaire judiciaire ne soit pas influencée par des considérations partisanes. Les prochains jours seront cruciaux pour évaluer la direction que prendra ce processus politique.
Malgré les tensions, l’APR continue de mettre en avant sa confiance dans le système judiciaire sénégalais. Le parti souligne que seul un processus judiciaire rigoureux et impartial permettra de restaurer la confiance des citoyens dans les institutions du pays. Dans le même temps, il reste à voir si la crise politique actuelle, exacerbée par cette affaire judiciaire, pourra se résoudre par un dialogue sincère entre les différentes forces politiques. L’avenir du Sénégal pourrait bien se jouer dans les mois à venir, à l’approche des élections et des décisions judiciaires concernant les anciens ministres.