À seulement 18 ans, Khaman Maluach a franchi une étape majeure dans sa jeune carrière : le pivot sud-soudanais a été sélectionné à la 10e position de la draft NBA 2025. C’est à New York, devant les projecteurs du Barclays Center, que le joueur a vu son nom être appelé. D’abord choisi par les Houston Rockets, il portera finalement les couleurs des Phoenix Suns après un échange entre franchises. Une consécration pour ce talent brut, formé entre l’Ouganda, le Sénégal et les États-Unis.
Né à Rumbek, au Soudan du Sud, Khaman a grandi en Ouganda avant d’être repéré par la NBA Academy de Dakar. Sa progression a été fulgurante. Après une saison remarquée avec l’université de Duke, il a attiré l’attention des recruteurs nord-américains. Son gabarit impressionnant (2,16 mètres) n’explique pas à lui seul cette ascension : travail acharné, discipline et confiance en soi l’ont porté jusqu’aux sommets. Ému, il a dédié ce moment à sa famille, présente à ses côtés à New York : « Le plus beau jour de ma vie », a-t-il confié.
Le cas Maluach illustre l’impact grandissant des académies NBA en Afrique. C’est à Dakar qu’il a été encadré, notamment par Alfred Aboya, actuel sélectionneur du Cameroun. Ce dernier a rapidement détecté son potentiel : « Il est ambitieux et mature. Il saura assumer chaque rôle qu’on lui confiera. » Le projet NBA Academy, qui mise sur une formation sportive et scolaire, confirme ainsi sa pertinence stratégique pour détecter les pépites du continent.
Chez les Suns, Maluach va découvrir un environnement compétitif où il lui faudra gagner sa place. Mais il ne semble pas douter. Son objectif est clair : marquer la ligue de son empreinte. « Peu importe d’où tu viens, tu peux réussir. J’ai toujours cru que je serais drafté », explique-t-il. Ce passage à Phoenix s’annonce comme une étape charnière dans son développement, à la fois sur le plan technique et mental.
L’émergence de joueurs comme Maluach s’inscrit dans une dynamique plus large. L’Afrique produit de plus en plus de basketteurs capables d’intégrer la NBA. Le développement d’infrastructures comme la Basketball Africa League ou les académies régionales accentue cette tendance. Khaman Maluach devient ainsi une nouvelle figure de cette génération ambitieuse, qui fait du basket un tremplin vers la reconnaissance internationale.
Au-delà de son exploit personnel, le parcours de Maluach envoie un signal fort aux jeunes Africains : il est possible d’atteindre les plus hauts niveaux sans renier ses racines. L’histoire du jeune homme, parti de Rumbek pour se retrouver sous les projecteurs de la NBA, rappelle que les rêves sont accessibles, à condition de s’en donner les moyens. Et dans un continent trop souvent marqué par l’instabilité, ces exemples valent autant que les discours.