Ce samedi 28 juin, la Côte d’Ivoire a lancé une nouvelle phase de recrutement d’enseignants contractuels pour le secondaire général. À l’École publique Jean Delafosse, dans la commune d’Adjamé (Abidjan), la ministre de l’Éducation nationale, Mariatou Koné, a donné le coup d’envoi du test psychotechnique auquel participent 6 730 candidats. En jeu : 2 885 postes à pourvoir, dont 1 855 pour les collèges et 1 030 pour les lycées.
La ministre a insisté sur la dimension régionale de cette opération. Chaque candidat postule pour une zone géographique précise et, s’il est retenu, devra y exercer pendant un minimum de deux ans. Cette approche vise à corriger les déséquilibres territoriaux dans la répartition du personnel enseignant. Le recrutement cible en priorité les disciplines jugées prioritaires : les mathématiques, les sciences physiques, le français et l’anglais, ainsi que les technologies de l’information et la philosophie. Ces choix reflètent les carences les plus pressantes dans le système éducatif.
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement ivoirien recourt à un recrutement exceptionnel pour renforcer les effectifs dans l’éducation. En 2013, dans le cadre du Programme présidentiel d’urgence, 3 000 enseignants avaient été embauchés. En 2019, un autre plan, le Programme social du gouvernement, avait permis le recrutement de 10 300 enseignants. Malgré ces efforts, les inégalités régionales persistent, notamment dans les matières scientifiques et les zones rurales.
Les candidats retenus ne seront pas immédiatement envoyés dans les salles de classe. Une formation préalable est prévue pour les préparer à l’exercice de leur fonction. Le ministère entend garantir un minimum de compétence pédagogique pour chaque nouvel enseignant, même s’il s’agit de contractuels. Cette étape est cruciale pour assurer un enseignement de qualité dans des établissements souvent en difficulté.
Avec ce test régionalisé, le gouvernement amorce une nouvelle stratégie de gestion du personnel enseignant. Si cette approche permet effectivement de stabiliser les effectifs dans les zones les plus négligées, elle pourrait s’imposer comme modèle pour les futurs recrutements. Reste à voir si ces enseignants accepteront de rester durablement dans des régions souvent perçues comme moins attractives en l’absence d’incitations claires.
Au-delà de l’aspect technique, ce recrutement intervient dans un contexte où le gouvernement veut montrer son engagement en faveur de l’équité territoriale. Il s’agit aussi de répondre à la pression sociale et politique autour de l’école publique, souvent critiquée pour ses performances inégales. En misant sur un maillage éducatif plus équilibré, l’État tente de renouer la confiance avec les populations éloignées des grands centres urbains.