Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a affirmé que son pays ne dépendait plus économiquement des États-Unis comme ce fut le cas par le passé. « Le Brésil entretient des relations commerciales très étendues à travers le monde. Nous sommes beaucoup plus sereins d’un point de vue économique », a-t-il déclaré, mettant en avant une diversification assumée des partenaires internationaux.
Lula a néanmoins pris soin de nuancer son propos. Tout en défendant une autonomie économique renforcée, il a insisté sur l’importance du dialogue avec Washington. « Les relations diplomatiques avec les États-Unis sont fondamentales. On ne peut pas les ignorer », a-t-il reconnu, précisant que l’objectif n’était pas de rompre mais de rééquilibrer les rapports.
Cette déclaration s’inscrit dans une trajectoire diplomatique amorcée dès son retour au pouvoir en janvier 2023. Depuis, Lula s’efforce de repositionner le Brésil comme une puissance émergente indépendante, en multipliant les accords avec des pays d’Asie, d’Afrique et du Moyen-Orient. Il a également renforcé son engagement au sein des BRICS, ce bloc de pays en quête d’un nouvel ordre mondial moins centré sur l’Occident.
Dans ce contexte, le chef de l’État a réitéré son appel à créer une devise alternative pour les échanges internationaux. « Il ne faut pas être soumis au dollar », a-t-il martelé, en écho aux discussions engagées entre les membres des BRICS pour établir un système de règlement en monnaie propre, en contournant le billet vert. Une initiative qui, si elle aboutit, pourrait bouleverser les équilibres financiers globaux.
Cette volonté de dé-dollarisation, partagée par d’autres pays du Sud global, traduit un rejet croissant de l’hégémonie américaine sur le commerce mondial. Pour Lula, il s’agit d’une étape vers une gouvernance mondiale plus équitable, où les grandes économies émergentes peuvent faire valoir leurs intérêts sans dépendance systémique.
Reste que cette ambition se heurte à des défis de taille, à commencer par la stabilité et la confiance nécessaires à l’adoption d’une monnaie commune. Mais sur le plan politique, le message de Lula est clair : le Brésil entend parler d’égal à égal, sans tutelle économique ni alignement automatique.