Le Ghana traverse une période de deuil national après qu’un hélicoptère militaire s’est écrasé mercredi 6 août dans la région d’Ashanti, tuant les huit personnes à bord. Parmi les victimes figurent deux ministres de premier plan du gouvernement de John Dramani Mahama : Edward Omane Boamah, ministre de la Défense, et Ibrahim Murtala Muhammed, ministre de l’Environnement. Le président a immédiatement décrété trois jours de deuil national avec drapeaux en berne.
L’appareil, un hélicoptère Harbin Z9 des Forces aériennes ghanéennes, avait décollé d’Accra en direction de la région d’Ashanti quand il a disparu des écrans radars avant de s’écraser près de Sikaman, dans le district d’Adansi Akrofuom. Outre les deux ministres, l’accident a coûté la vie à Samuel Sarpong, vice-président du Congrès démocratique national au pouvoir, Muniru Mohammed, conseiller de sécurité nationale de haut niveau, ainsi qu’aux quatre membres d’équipage basés à Takoradi. L’hélicoptère s’est embrasé après l’impact, ne laissant aucun survivant dans cette zone forestière difficile d’accès.
Cette tragédie survient dans un contexte particulièrement tendu pour le Ghana, confronté depuis des mois à une recrudescence de l’orpaillage illégal qui ravage l’environnement et empoisonne les cours d’eau. Les autorités ont intensifié leurs opérations de lutte contre ce fléau, mobilisant régulièrement des moyens aériens militaires pour surveiller et intervenir dans les zones d’exploitation illégale. L’hélicoptère accidenté était justement engagé dans une mission liée à la lutte contre l’orpaillage clandestin, selon plusieurs sources officielles.
Les conséquences politiques de cette perte sont considérables pour l’administration Mahama, qui perd deux de ses ministres les plus expérimentés à un moment critique. Edward Omane Boamah était une figure respectée de la défense ghanéenne, tandis qu’Ibrahim Murtala Muhammed pilotait la stratégie environnementale du pays dans un contexte de défis écologiques majeurs. Le gouvernement devra rapidement procéder à un remaniement pour combler ces postes stratégiques, tout en gérant l’émotion nationale suscitée par ce drame.
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L’enquête sur les causes de l’accident mobilise déjà les Forces armées ghanéennes, qui ont confirmé l’ouverture d’une investigation approfondie. Les circonstances exactes du crash demeurent floues, l’appareil ayant simplement disparu des radars avant d’être retrouvé en flammes. Cette tragédie relance les questions sur la sécurité des appareils militaires ghanéens et la maintenance de la flotte aérienne, dans un pays où les moyens financiers consacrés à la défense restent limités.
Au-delà du choc politique, cet accident illustre les risques pris par les autorités ghanéennes dans leur combat contre l’orpaillage illégal. Les missions de surveillance aérienne se multiplient dans des conditions parfois difficiles, sur un terrain montagneux et forestier propice aux accidents. La mort de ces huit Ghanéens rappelle brutalement le prix humain de cette lutte environnementale devenue priorité nationale, alors que le pays tente de préserver ses ressources naturelles face à la pression de l’or illégal.