Le football béninois est en deuil après la mort de Razak Omotoyossi, ancien international, décédé au Nigeria à seulement 39 ans. Figure marquante de la sélection nationale, il restera dans les mémoires comme l’un des meilleurs buteurs de l’histoire des Écureuils.
Formé au Nigeria, Omotoyossi a mené une carrière itinérante qui l’a conduit dans plusieurs championnats. Du FC Metz en France à des clubs en Moldavie, Suède, Arabie saoudite, Turquie, Maroc, Égypte, Ghana et enfin au Bénin, il a laissé une trace dans chacun de ses passages. Son style puissant et son sens du but lui avaient valu le surnom d’« Omogoal », mais aussi celui de « Taureau de Pobè » pour son physique imposant.
Sous le maillot béninois, Omotoyossi a disputé une quarantaine de matches en douze ans. Il a participé à deux Coupes d’Afrique des nations, en 2008 et 2010, et s’est imposé comme l’un des attaquants les plus prolifiques de l’équipe, aux côtés de Stéphane Sessègnon et Steve Mounié. Sa complémentarité en attaque avec Mouritala Ogounbiyi reste encore dans les souvenirs des supporters.
La nouvelle de son décès a suscité une vague d’émotion. Yoann Djidonou, ancien coéquipier, a salué « sa folie et les émotions qu’il procurait », tandis que Jean-Marc Adjovi-Boco a exprimé sa profonde tristesse. Sur les réseaux sociaux, anciens partenaires et supporters rappellent unanimement son engagement et son esprit de camaraderie. Mickaël Poté lui a rendu un hommage personnel : « Repose en paix mon compagnon d’attaque, ma légende ».
Derrière l’image du buteur, la réalité fut plus sombre. Ces dernières années, Omotoyossi faisait face à de graves difficultés financières, au point d’en appeler à l’aide sur les réseaux sociaux. Il s’était finalement réinstallé au Nigeria, où la mort l’a frappé prématurément. Une trajectoire qui souligne, une fois de plus, la fragilité de nombreux anciens footballeurs africains, souvent oubliés après leurs années de gloire.
Si sa disparition met en lumière la précarité post-carrière des sportifs africains, elle n’efface pas l’empreinte laissée par Razak Omotoyossi. Pour beaucoup de Béninois, il demeure l’incarnation d’une génération combative, capable de rivaliser avec les meilleures sélections africaines. Son nom restera associé à l’histoire des Écureuils, comme celui d’un attaquant au talent indiscutable et à la trajectoire humaine bouleversante.