L’Ouganda a enregistré une croissance spectaculaire de 59% de ses exportations de café au cours de la dernière année, atteignant plus de 50 000 tonnes de grains. Cette performance exceptionnelle, officialisée par le ministère de l’Agriculture, s’accompagne d’une hausse parallèle de 57% des revenus, qui s’élèvent désormais à 2,2 milliards de dollars américains.
Cette expansion remarquable contraste fortement avec les résultats de l’année précédente, où le pays avait exporté 31 900 tonnes. L’augmentation substantielle du volume commercialisé s’est directement traduite par une valorisation financière significative, confirmant la robustesse de la filière caféière ougandaise. Le ministère anticipe par ailleurs une progression supplémentaire de 15% de la production pour l’année en cours.
Cette réussite s’inscrit dans une stratégie nationale de longue date visant à consolider la position de l’Ouganda comme acteur majeur du café sur la scène internationale. Historiquement, le pays s’est construit une réputation pour la qualité de ses robustas, tout en développant progressivement sa production d’arabicas. Cette performance renforce sa place dans le duo de tête des géants africains du café, au côté de l’Éthiopie, laquelle a également annoncé des revenus records à 2,65 milliards de dollars.
Les perspectives immédiates semblent positives, mais plusieurs défis pourraient influencer la trajectoire future. La hausse de production prévue par les autorités, si elle se concrétise, devra faire face à la volatilité des prix mondiaux et aux impacts toujours plus perceptibles du changement climatique sur les cultures. La capacité du pays à maintenir cette croissance dépendra de sa résilience face à ces variables économiques et environnementales.
Au delà des chiffres, cette réussite interroge sur la répartition de la valeur au sein de la chaîne. Les analystes soulèvent souvent la question cruciale de la rémunération des petits producteurs, qui constituent l’épine dorsale de la caféiculture ougandaise. Une croissance des exportations qui ne s’accompagnerait pas d’une amélioration tangible des conditions de vie en milieu rural pourrait, à terme, menacer la durabilité même du secteur.
La performance ougandaise et éthiopienne illustre le dynamisme de la production caféière en Afrique de l’Est. Elle démontre la capacité de ces nations à capitaliser sur leurs atouts agricoles pour générer des revenus substantiels en devises étrangères. Cette concurrence saine entre leaders africains contribue à redessiner la carte mondiale du café, traditionnellement dominée par des producteurs d’Amérique latine et d’Asie.

 
  
  
  

