Démissionnaire de direction d’Eskom, André de Ruyter a déposé plainte le 5 janvier, après que du cyanure a été retrouvé dans son sang.
Qui veut la peau du patron d’Eskom, la compagnie sud-africaine d’électricité ? André de Ruyter dénonce sans arrêts les mafias qui pillent Eskom en volant du charbon ou en s’attribuant des contrats mirobolants auprès de l’entreprise. La corruption et les sabotages sont l’une des raisons qui explique la crise de l’électricité en Afrique du Sud. 2022 a été la pire année avec plus d’une centaine de jours cumulés sans courant. C’est dans ce climat d’hostilité qu’André de Ruyter a démissionné en décembre.
Le lendemain, 13 décembre, André de Ruyer se sent nauséeux, désorienté et déséquilibré. Ses gardes du corps l’emmènent d’urgence dans une clinique où une prise de sang révèlera un taux anormalement élevé de cyanure. Le 5 janvier, André de Ruyter a déposé plainte pour tentative d’assassinat.
Ce n’est pas la première fois que le patron d’Eskom se sent menacé. Fin septembre, André de Ruyter découvrait un système d’enregistrement sophistiqué placé sous le siège conducteur de sa voiture.
Son calvaire prendra bientôt fin puisqu’il doit quitter Eskom le 31 mars. Mais d’autres au sein de l’entreprise ont déjà reçu des menaces de mort. Eskom dépense des fortunes en sécurité privée pour protéger l’entreprise et ses salariés.
« Ces actes sont le fruit du crime organisé », alertait récemment André de Ruyter, qualifiant la province minière du Mpumalanga de « province gangster ».
Fin décembre, le gouvernement a déployé l’armée dans quatre centrales électriques pour protéger les installations.
L’ANC, le parti au pouvoir, appelle Eskom à s’attaquer aux vols, aux sabotages et à la corruption. Il demande aussi à la direction de recruter des professionnels de classe mondiale pour remplacer les postes vacants. Une offre d’emploi d’envergure internationale pour ce qui ressemble au pire job du monde.
rfi