Ali Ngarukiye, reconnu coupable de la tentative de meurtre sur le policier montréalais Sanjay Vig, a été condamné mardi à une peine de 19 ans de prison. L’homme de 25 ans, qui a déjà purgé une partie de sa peine, devra encore passer 15 ans et 239 jours derrière les barreaux. Ce verdict fait suite à une attaque violente survenue en janvier 2021 dans le quartier Parc-Extension à Montréal.
Le 28 janvier 2021, Ali Ngarukiye a frappé le policier Sanjay Vig par-derrière à l’aide d’une barre de métal. L’agent venait de remettre une contravention à un automobiliste, Mamadi Camara, pour l’utilisation d’un téléphone au volant. Après avoir désarmé le policier, Ngarukiye a tenté de tirer avec l’arme de service, sans toutefois atteindre sa victime. Il a ensuite pris la fuite, lançant ainsi une course-poursuite qui a pris un tournant inattendu avec l’arrestation erronée de Mamadi Camara, accusé à tort de tentative de meurtre.
L’erreur judiciaire qui a conduit à l’arrestation de Mamadi Camara a marqué cette affaire d’une dimension supplémentaire. L’homme, innocent, a été détenu pendant six jours avant d’être disculpé. L’enquête a permis d’identifier Ngarukiye grâce à des traces d’ADN laissées sur la scène du crime. Après deux mois de recherches, il a été localisé à Toronto, où il était impliqué dans une affaire de fraude. Cette arrestation a mis en lumière l’ampleur de l’incident et la confusion qui a entouré les premiers moments de l’enquête.
Ali Ngarukiye avait fait face à des demandes de peines sévères, la Couronne réclamant une peine de prison à vie. Toutefois, le juge François Dadour a estimé que Ngarukiye ne devait pas être déclaré délinquant dangereux. Le juge a également précisé que les raisons de l’attaque demeuraient floues, et un rapport psychiatrique a conclu que l’attaquant ne présentait pas de traits psychopathiques. Cette condamnation à 19 ans de prison pourrait être un tournant dans la résolution de ce dossier, même si Ngarukiye reste sous enquête pour un autre crime commis en prison.
En mai 2024, Ali Ngarukiye a été condamné pour le meurtre au deuxième degré d’un compagnon de cellule, André Lapierre, survenu en juin 2021 au centre de détention de Rivière-des-Prairies. Cette nouvelle condamnation montre un profil criminel complexe et inquiétant. Ngarukiye a interjeté appel du verdict, et il est probable que cette affaire évolue encore au cours des prochaines années. La combinaison de ses actions violentes et de ses liens avec des activités criminelles pourrait prolonger son incarcération et influencer l’avenir judiciaire de l’accusé.
Cette affaire soulève des questions sur les erreurs judiciaires et la gestion des enquêtes criminelles. L’arrestation erronée de Mamadi Camara, suivi de sa disculpation, a exposé certaines lacunes dans les procédures de vérification des preuves et dans la prise de décision rapide des autorités. Si cette erreur a été rectifiée, elle montre néanmoins que le système judiciaire peut parfois trébucher dans des situations de grande pression. La condamnation d’Ali Ngarukiye, à la fois pour sa tentative de meurtre et pour un autre meurtre en prison, met en lumière les défis auxquels le système pénal doit faire face dans des cas impliquant des individus aux antécédents criminels complexes.