Le Front de libération de l’enclave de Cabinda (Flec‑Fac) a annoncé, le 14 avril, un cessez‑le‑feu unilatéral de deux mois, qui court jusqu’au 14 juin à 23 h. Cette trêve vise avant tout à créer les conditions d’un dialogue entre les indépendantistes et le gouvernement angolais, autour de l’avenir politique et administratif de Cabinda.
En soutenant la proposition du parti d’opposition Unita pour une autonomie élargie de l’enclave, le Flec‑Fac entend donner une “chance à l’initiative” d’un parcours politique non violent. Selon Unita, ce processus doit être “inclusif et pacifique”, permettant d’instaurer une gouvernance locale renforcée.
Coincé entre la République du Congo et la RDC, Cabinda connaît depuis des décennies des affrontements sporadiques entre les Forces armées angolaises et les combattants du Flec‑Fac. “Les habitants vivent dans la peur”, souligne Navita Ngolo, vice‑présidente du groupe parlementaire Unita, en évoquant les déplacements forcés dus à l’instabilité militaire.
Si cette trêve constitue, selon Emmanuel Nzita, président du Flec‑Fac, un “point d’entrée” pour des négociations plus poussées, l’horizon reste incertain. Le mouvement insiste sur sa volonté de discuter “depuis des décennies” avec Luanda et réclame un cadre officiel pour ses quatre propositions déjà soumises.
Malgré son geste de bonne volonté, le Flec‑Fac se dit prêt à défendre légitimement son territoire en cas de violation. Le MPLA, parti au pouvoir, a d’ores et déjà rejeté la trêve, arguant qu’“il n’y a pas de conflit armé” à Cabinda et réfutant tout besoin de négocier.