Le president de la section Littoral du Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) s’exprime au sujet des départs répétitifs au sein du groupe Équinoxe et du malaise général dans les médias au Cameroun.
Comment appréciez-vous le départ fréquent des journalistes du groupe Equinoxe pour l’étranger?
Les départs sont enregistrés au quotidien dans la plupart des médias privées au Cameroun. Pour le cas du groupe Equinoxe, en moins d’un moins deux confrères ont pu se frayer un chemin à l’étranger où de nouveaux challenges les y attendent. Pour ceux qui vivent la réalité de l’intérieur, ces départs ne sauraient être une surprise. Nous aspirons tous et toutes à de meilleures conditions de vie. Lorsque nous tenons une opportunité et que nous disposons de certaines garanties, nous devons la saisir. C’est ce que les confrères Cédric Noufelé et Eric Fopoussi que nous avons pu côtoyer ont fait. Ils ont su saisir l’opportunité qui s’est offerte à eux. Nous leurs souhaitons simplement bon vent pour la suite
Pourquoi partent-ils à votre avis ?
De manière globale, la précarité ambiante qui caractérise notre secteur d’activité notamment celui de la presse privée au Cameroun n’encourage pas à y demeurer. Il faut se munir d’une dose de passion pour tenir et continuer à exercer ce que l’on considère comme le plus beau métier du monde dans notre pays. De nombreuses carrières ont été interrompues du fait des difficultés rencontrées au quotidien par les hommes et femmes de médias en général et de la presse privée en particulier. Ces départs le traduisent à suffisance. Les journalistes font face à de nombreuses incertitudes au quotidien. Nous sommes incapables d’offrir de meilleures conditions de vie à nos familles et même incapable de leurs offrir des soins de santé de qualité. Les salaires sont accueillis par certains comme une manne qui tombe du ciel. C’est pourquoi au sein du syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) nous militons pour l’application de la convention collective afin de sauver ce qui peut encore l’être.
Quel peut être l’impact des absences de ces grandes figures dans un média de masse comme équinoxe?
Le départ d’un cadre ou d’une « vedette » du petit écran sera toujours une grosse perte pour le média qui l’emploie. Dans notre domaine, c’est parfois un important carnet d’adresse qui s’en va et qu’il va falloir reconstituer. Ce qui demande du temps et de la patience. Toutefois, un départ se prépare et l’employeur ayant conscience du potentiel de chacun de ses employés par précaution prend toujours des dispositions pour la survie de son entreprise. Car, quoiqu’il advienne le média doit continuer de fonctionner.
Que faut-il faire pour que les médias camerounais conservent le plus longtemps comme on le voit ailleurs, leurs plumes ?
Au niveau du SNJC, nous allons continuer à encourager les journalistes à mieux se former et militer pour l’application urgente de la convention collective. Son application va contraindre les professionnels de médias à s’outiller pour prétendre à un salaire décent.
Entretien avec Adeline TCHOUAKAK