Les avocats de Biram Dah Abeid, député de la coalition de l’opposition Sawab en Mauritanie, ont sollicité sa libération immédiate. Suite à sa réélection lors des élections législatives du 13 mai, l’opposant politique se trouve actuellement en garde-à-vue depuis hier après-midi, selon maître Cheikh Hindi, son avocat.
Biram Dah Abeid s’est rendu de son propre chef au siège de la sûreté nationale, où il a été convoqué hier matin. Jusqu’à présent, il n’a pas été informé des raisons de son arrestation. Selon son avocat, ses entretiens avec le chef de la sûreté ont porté sur sa conférence de presse tenue la veille. La police le soupçonne d’avoir appelé les Mauritaniens à prendre les armes si le scrutin n’était pas annulé.
Maître Cheikh Hindi, l’avocat de Biram Dah Abeid, conteste cette interprétation. Il considère qu’il s’agit d’un malentendu. Il souligne que dans sa conférence de presse, l’opposant a demandé l’annulation des élections, comme d’autres partis de la majorité présidentielle et de l’opposition. Il a exprimé sa crainte qu’en l’absence d’annulation, des individus puissent porter atteinte à l’État. L’avocat estime donc que l’arrestation de son client n’est pas légale et qu’elle revêt un caractère politique.
Interrogé sur cette arrestation hier après-midi lors d’une conférence de presse, le porte-parole par intérim du gouvernement, Sidi Ahmed ould Mohamed, a affirmé que personne n’est au-dessus des lois et que le gouvernement mauritanien est responsable de la paix et de la sécurité. L’avocat de Biram Dah Abeid maintient, quant à lui, que cette arrestation est illégale, puisque son client bénéficie de l’immunité parlementaire en tant que député. Il exprime sa confiance dans la libération prochaine de Biram Dah Abeid, considérant que son arrestation est une violation du cadre juridique.