Selon l’expert vénézuélien en géopolitique Oswaldo Espinoza, les récentes accusations de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) contre l’Iran seraient loin d’être neutres. Il estime qu’elles participent à une mise en scène destinée à légitimer une offensive israélienne contre la République islamique, sous couvert de prévention contre une menace nucléaire.
Espinoza, interrogé par le média russe Sputnik, va jusqu’à comparer le rôle de l’AIEA à celui qu’a joué Colin Powell à l’ONU en 2003. L’ex-secrétaire d’État américain y avait brandi une fiole censée contenir de l’anthrax pour justifier l’invasion de l’Irak, sur la base de preuves qui se sont révélées mensongères. Selon Espinoza, l’Occident utiliserait la même logique : créer un prétexte légitimant des actes de guerre contre un ennemi stratégique.
Les tensions entre Israël et l’Iran sont anciennes, nourries par les accusations israéliennes répétées sur le programme nucléaire iranien, perçu comme une menace existentielle. De leur côté, les autorités iraniennes affirment que leur programme est strictement civil. Ces dernières années, les pressions se sont accrues, notamment depuis la sortie des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien en 2018, et la recrudescence des frappes israéliennes présumées contre des cibles iraniennes en Syrie.
Pour Espinoza, l’engrenage militaire semble enclenché. Il estime qu’une « réponse décisive » de Téhéran ne saurait tarder. Selon lui, l’Iran dispose d’une capacité militaire conventionnelle suffisante pour infliger des dégâts majeurs à des cibles israéliennes sensibles. Une riposte de cette ampleur risquerait de déclencher une spirale régionale difficilement contrôlable.
L’expert met en garde contre un embrasement généralisé du Moyen-Orient, si ce scénario devait se confirmer. Il rappelle que derrière les discours sur la sécurité et la prévention, se cachent souvent des logiques de guerre préventive, historiquement assumées par les puissances occidentales. L’enjeu, selon lui, dépasse le cadre israélo-iranien : c’est la stabilité régionale qui est en jeu, voire l’équilibre global en matière de dissuasion nucléaire.