Au Burkina Faso, le ravitaillement des villes du nord et de l’est du pays est devenu un véritable défi humanitaire. Plusieurs villes sont isolées par les attaques de groupes jihadistes. La ville de Pama, dans la région de l’est, a enfin bénéficié d’un pont aérien dimanche 1er janvier. En revanche, Sebba, dans la région du Sahel, n’a vu arriver aucun camion depuis le mois de septembre. Les habitants manquent de tout.
Le jour de l’An, la ville de Pama, dans la région de l’est, a enfin reçu 10 tonnes de nourritures par avion, essentiellement des haricots. Un ravitaillement insuffisant, mais un soulagement tout de même pour les populations privées de tout depuis des semaines.
Car à cause des attaques jihadistes, le trafic routier est en effet suspendu sur l’axe Fada N’Gourma – Pama, souligne un spécialiste des questions sécuritaires. « Cela fait deux mois maintenant que le convoi de ravitaillement est attendu. Les produits de première nécessité comme le sucre, le sel et l’huile manquent et les marchés et boutiques sont fermées », relate un habitant.
Dans le nord du pays, la situation alimentaire demeure toujours aussi critique dans des communes comme Sebba, coupées du monde par les menaces jihadistes, selon les habitants qui ont pu rejoindre la commune de Dori.
Dans cette localité, des dizaines de camions chargés de vivres sont stationnés, près de la frontière du Niger. Ils ne peuvent pas aller plus loin faute d’escorte. La situation humanitaire se dégrade de jour en jour, explique un ancien élu local : « Les populations n’ont plus rien et chaque jour que Dieu fait, des enfants meurent suite à la faim ».