Lors de l’ouverture du Sommet des chefs d’État de l’Union Africaine, le président de la Commission, Moussa Faki Mahamat, a présenté une image sombre de la situation actuelle du continent africain. Avec une liste de préoccupations incluant coups d’État, élections truquées, et conflits divers, le tableau dressé met en lumière une série de crises profondes affectant plusieurs régions d’Afrique.
M. Faki a spécifiquement souligné la division persistante en Libye, les blessures profondes du Soudan, les inquiétudes croissantes dans la Corne de l’Afrique, l’aggravation des tensions dans la région des Grands Lacs, et le niveau d’alerte extrême au Sahel. Ces observations reflètent non seulement la diversité des crises à l’échelle continentale mais aussi leur complexité et leur persistance malgré les efforts déployés pour les résoudre.
Ces crises surviennent dans un contexte où l’Afrique fait également face à des défis mondiaux, tels que le terrorisme déstabilisant certains États et une multiplication des changements non constitutionnels de gouvernement. L’incapacité à contrer ces phénomènes et à organiser des élections libres et équitables contribue à l’approfondissement des crises. Le cas du Sénégal, cité par M. Faki comme exemple de démocratie à suivre, illustre bien les tensions politiques internes pouvant surgir même dans les pays considérés comme stables.
Face à cette situation, le président de la Commission de l’UA a appelé à des élections inclusives, libres, et transparentes, notamment au Sénégal, tout en soulignant l’absence de six États membres suspendus en raison de coups d’État. Cette absence souligne la nécessité urgente d’adresser et de résoudre les causes profondes des instabilités politiques. Par ailleurs, l’initiative du président angolais João Lourenço de réunir des dirigeants africains pour discuter de la crise dans l’est de la République démocratique du Congo marque une étape importante vers la recherche de solutions pacifiques.
Malgré ces efforts, l’UA fait face à des critiques concernant son inefficacité et sa difficulté à mettre en œuvre ses décisions. La résistance de certains pays membres, motivée par la protection de leurs propres intérêts, entrave la capacité de l’organisation à agir de manière cohérente et efficace. Ce constat appelle à une réflexion sur de nouvelles méthodes de travail pour renforcer la position africaine sur la scène internationale, notamment au sein du G20.
L’admission récente de l’Union Africaine au sein du G20 est une avancée significative, offrant une plateforme pour que l’Afrique puisse contribuer de manière plus significative aux discussions et décisions globales. Cette étape nécessite cependant une refonte des méthodes de travail de l’UA pour élaborer une position africaine forte et unie, capable d’influencer les politiques et initiatives mondiales. La nécessité de surmonter les divisions internes et de promouvoir une solidarité continentale n’a jamais été aussi cruciale pour l’avenir de l’Afrique.